Le conseil départemental a organisé ce dimanche et ce lundi 30 septembre un colloque sur l'évolution du conseil cadial. Pour le président du département, Ben Issa Ousseni, l'enjeu est de trouver un équilibre entre le cadre institutionnel français et les traditions religieuses. Parmi les pistes envisagées : maintenir le statu quo, créer un modèle hybride ou encore un établissement public sur le modèle de ce qui peut se faire en Alsace Moselle.
Parmi les opposants à cette démarche, le conseiller départemental d'opposition Soula Said Souffou est vent debout contre son président. "La loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905 n'est pas appliquée à Mayotte, ce sont les décrets Mandel (ndrl : décret de 1939 instituant dans les Outre-mer des conseils administration des missions religieuses) qui sont appliqués", explique l'élu de Sada-Chirongui. "Il ne faut pas embarquer les Mahorais sur des choses qui ne sont pas applicables."
Si le conseiller martèle "je m'inquiète", il craint spécifiquement le risque de voir des radicaux ou des pays étrangers s'immiscer dans l'organisation du culte musulman à Mayotte. "Dans la fiche de poste du grand cadi, il est dit qu'il est ministre du culte, il est chargé de veiller à ce que la pratique islamique soit celle qui est majoritaire, sunnite chaféite", ajoute Soula Said Souffou. "Mayotte traverse une période difficile où nous subissons des ingérences étrangères, il faut consolider le conseil cadial, à la place on déstructure une institution appréciée, y compris par l'État."