Sept mairies ont été fermées ce mardi matin par le collectif des citoyens de Mayotte 2018 pour dénoncer l'immigration à Mayotte et soutenir le maire de Mamoudzou. Ambdilwahedou Soumaïla avait annoncé début décembre la fermeture de son hôtel de ville et l'organisation d'un sit-in devant le stade de Cavani pour dénoncer la présence du camp de migrants dans son enceinte. Pour le collectif, l'objectif est d'inciter l'ensemble des communes à s'impliquer dans ce mouvement de contestation.
"C'est toute la commune de Mamoudzou qui est impactée par l'arrivée massive d'immigrés venant de l'Afrique des Grands Lacs." dénonce Safina Soula, la présidente du collectif. "La population se défend tant bien que mal, on ne peut pas laisser la commune de Mamoudzou subir seule cette pression migratoire et la colère des habitants." Avec cette action, elle souhaite "lancer un appel à l'ensemble de la population" pour "se lever et défendre notre territoire." Face à "la faillite de l'État", le collectif appelle à une réunion entre élus ce jeudi à la mairie de Mamoudzou et à un rassemblement au stade à 9h ce dimanche pour "faire un constat, s'unir et trouver la solution à apporter."
"Ce n'est pas un endroit pour vivre"
Les membres du collectif ont été reçus par le maire de Dembéni, l'une des sept municipalités impactées. Face à ce blocage, la mairie a également annoncé qu'elle délocalisait ses services au rond-point de Tsararano à compter de ce mercredi. Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, avait demandé ce mardi matin à "l'État à prendre ses responsabilités" et expliqué avoir fait appel devant le Conseil d'État pour demander le démantèlement du camp, après avoir été débouté par le tribunal administratif.
Ces conditions d'accueil sont dénoncées également par certains migrants présents au stade. "Il y des enfants qui sont là, il y a des vieux qui sont là, il faut que l'État nous prenne en charge", dénonce un demandeur d'asile congolais de 55 ans. "Il n'y a pas de place pour dormir, il n'y a pas d'eau pour se laver, il n'y a rien du tout. C'est un stade, ce n'est pas un endroit où vivre." Il évoque également un manque de sécurité, après un regain de tension avec les habitants du quartier et des agressions par des bandes de jeunes ce dimanche.