Trois cas autochtones de choléra confirmés à Koungou, un centre de dépistage mis en place

Olivier Brahic, le directeur de l'ARS (à gauche) et le préfet, François-Xavier Bieuville
Trois cas autochtones de choléra ont été confirmés depuis le début de la semaine à Koungou, c'est-à-dire des patients qui ont été contaminés sans quitter l'île. L'ARS annonce la mise en place d'un centre de dépistage dans la commune et l'arrivée de renforts médicaux.

Trois nouveaux cas de choléra ont été confirmés à Koungou depuis le début de la semaine, indique l'Agence Régionale de Santé ce vendredi 26 avril. Il s'agit pour la première fois de cas autochtones, des patients qui ont été contaminés sans avoir quitté le territoire. Il s'agit d'un homme, d'une femme et d'un bébé venant de trois foyers différents. Ils ont été hospitalisés et sont en bonne santé.

La mère du bébé a aussi été testée positive, "mais ça reste à consolider" selon Olivier Brahic, le directeur de l'ARS. "L'hypothèse la plus probable, c'est qu'une personne ne se soit pas signalée au SAMU et a pu contaminer d'autres personnes", précise-t-il. Certains patients peuvent être contaminés tout en étant asymptomatique. 

Un centre de dépistage

"Depuis le début de l'épidémie, nos modalités d'intervention restent les mêmes : dès que les résultats tombent, la personne est extraite vers l'unité choléra aux urgences du CHM. Sur le terrain les équipes de l'ARS sont sur pont 7 jours sur 7, avec cinq camions prêts à partir pour identifier les cas contacts, les mettre sous antibiotiques et les vacciner", détaille le directeur de l'ARS. "En parallèle, des équipes procèdent à la désinfection des environs des patients."

Des mesures qui sont renforcées dans la commune. "On est train de réaliser une opération coup de poing et vacciner cette zone pour que l'ensemble de la population soit immunisée et éteindre tout risque d'épidémie", ajoute Olivier Brahic. Trois équipes mobiles sont dédiées à cela, en parallèle un centre de dépistage sera déployé à partir de ce samedi pour que les cas suspects soient testés rapidement.

Des renforts nationaux

En parallèle, l'ARS se prépare en cas d'épidémie "pour ne pas se retrouver au pied du mur." 20 médecins et infirmiers vont arriver en renfort. Ce jeudi soir, Santé Publique France a aussi lancé officiellement une alerte pour faciliter l'envoi de renforts si la situation se dégrade localement. L'unité choléra du CHM va passer de 8 places à 14. Des tentes et des modules ont aussi été envoyés cette semaine pour pouvoir déployer des centres de traitement si les capacités de l'hôpital sont dépassées. 

2.600 doses de vaccins vont aussi arriver la semaine prochaine, portant le nombre de doses disponibles à 4.600. Plus de 1.000 personnes ont déjà été vaccinées. "On vaccine et on traite, donc on peut estimer que ça ne se propage pas plus que ça", ajoute le préfet François-Xavier Bieuville. "Il n'y a pas de caractère épidémique à l'heure actuellement", abonde le directeur de l'ARS. "En revanche, il y a une situation particulière dans une commune qui demande une vigilance renforcée avec des mesures coups de poing.Depuis la détection du premier cas le 19 mars, 13 cas de choléra ont été confirmés à Mayotte. La plupart sont passés par les Comores où plus de 2.500 cas ont été détectés depuis le mois de février.