Une charte de bonne conduite pour les « barragistes »

Alors que les discussions peinent à avancer entre « Les forces vives » et les autorités, sur le terrain, les barrages se renforcent. Selon les collectifs, ils seront maintenus du lundi au dimanche jusqu’à la signature d'un protocole de sortie de crise avec les représentants du gouvernement. Pour éviter les débordements et surtout les abus, les meneurs du mouvement de contestation viennent de lancer une charte du barragiste. Elle interdit le port de cagoules sur les barrages.

Tous les piétons ont le droit de franchir les barrages, de même que :

• Les véhicules de secours
• La gendarmerie
• Les taxis ambulance
• Les ambulances privées
• Les voitures privées avec un malade à bord

Cette charte prend notamment en compte les difficultés rencontrées par les éleveurs et les professions médicales. Selon les nouvelles règles décidées lors de la réunion organisée ce jeudi 1er février à Tsingoni, les éleveurs seront autorisés à passer une fois par semaine. Les camions de ravitaillement peuvent passer sans limite d'heure ou de jour. En revanche, le ramassage des ordures est toujours suspendu en attente d'un accord avec les différents points de blocage. 

Ces consignes seront-elles suivies ?

Reste à savoir si ces consignes seront suivies sur le terrain. Certaines zones ont déjà durci leurs positions. Par exemple dans la commune de Chirongui, où on compte près de 3 barrages, les piétons ne sont autorisés à les franchir qu’à partir de 10h. "C’est pour ralentir ceux qui se déplacent à pied pour aller travailler et bloquer le secteur économique", explique un barragiste. Pour les mêmes raisons, les horaires d’ouverture et de fermeture du barrage ne sont pas fixes. Le soir les gens qui viennent de Mamoudzou doivent parfois attendre plusieurs heures devant le barrage avant de pouvoir passer. Les automobilistes ne peuvent accéder à la station-service que certains jours selon leur provenance.

Les "forces vives" annoncent en tout cas une levée des barrages ce dimanche matin pour permettre aux habitants de participer au "congrès de Mayotte" prévu au stade de Tsingoni.