VIDEO. Le sénateur Saïd Omar Oili interpelle le gouvernement sur la question des dons alimentaires bloqués au port de Mayotte

Said Omar Oili
Trois mois après le passage du cyclone Chido, plusieurs associations alertent sur leurs conteneurs bloqués au port de Longoni. Le sénateur Said Omar Oili a interpellé le gouvernement sur ce sujet lors des questions au gouvernement ce mercredi.

Plusieurs associations dénoncent le pourrissement de leurs denrées, envoyées pour soutenir les sinistrés mahorais du cyclone. Trois mois après le passage de Chido, de nombreux conteneurs restent immobiles au port de Longoni. "J'ai été sollicité par plusieurs associations désespérées de voir ces conteneurs bloqués", a expliqué le sénateur Saïd Omar Oili ce mercredi 19 mars lors des questions au gouvernement. "Paradoxalement, les donateurs en numéraires auront une déduction sur leurs impôts, alors que pour les aides directes, il faut payer des droits portuaires." 

"Cette situation est inacceptable", dénonce l'élu mahorais, qui appelle "à des mesures rapides pour permettre l'acheminement de ces dons." Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, étant en déplacement dans les Antilles, c'est le ministre chargé des Relations avec le parlement qui a pris la parole. "On ne peut pas parler de blocage du port", a rétorqué Patrick Mignola. "1.300 conteneurs y sont actuellement stockés. En sortie de crise sociale en 2024 (ndlr : 40 jours de blocage des routes entre janvier et février), il y en avait 7.000."

"Prévoir autant que faire se peut les frais"

Le ministre a rappelé les mesures prises par l'État : une ouverture du port de 6h30 à 15h tous les jours, "samedi et dimanche compris", et une autorisation de circulation des poids lourds les dimanches. "La proposition de mobiliser le pouvoir de réquisition serait contre-productive", poursuit-il. "La réquisition s'inscrit dans un cadre juridique précis lié à l'urgence et à des impératifs d'ordre public, cela reviendrait aussi à interférer dans le flux juridique." 

Sur la question des dons humanitaires, le ministre a rappelé "l'importance pour les donateurs de prévoir autant que faire se peut les frais dans leur intégralité, notamment transitaire ou de manutention." Les biens destinés à venir en aide à la population bénéficient également d'une exonération des droits de douane et d'octroi de mer. Cette procédure peut en revanche prendre du temps : une association basée en Ile-et-Villaine a par exemple dû attendre deux mois avant de voir sa démarche validée par les services douaniers.