Cinq ans après sa naissance lors des provinciales 2019, l’Eveil océanien (EO) est désormais installé dans le paysage politique calédonien. Au point de ravir fin août la présidence du congrès à l’indépendantiste Roch Wamytan, que les élus de l’EO avaient pourtant soutenu pendant quatre ans à travers la “majorité océanienne”. Et ce grâce aux voix des non-indépendantistes qui se sont portées sur Veylma Falaeo. Pour autant, Petelo Sao estime que son mouvement n’a pas changé son fusil d’épaule, bien au contraire : dès le départ, “notre volonté a été de construire des majorités sur les dossiers chauds qui concernent le quotidien des Calédoniens.”
Sortir de la logique des blocs pour réformer
A l’expression “faiseur de roi”, souvent employée pour qualifier l’Eveil océanien, Petelo Sao préfère celle de “faiseur de démocratie. On a, à plusieurs reprises, rappeler les difficultés et les blocages dans laquelle la Nouvelle-Calédonie s’est trouvée en raison de l’existence de deux blocs, qui finalement nous empêchent de traiter les sujets de fond, je pense à la CLR (Caisse locale de retraites) et au RUAMM (Régimes unifié de l’assurance maladie et maternité). Or, ces réformes, il faudra bien les mettre en œuvre un jour.” Pour y parvenir, “la méthode, c’est de construire un consensus, comme l’a rappelé la présidente du congrès Veylma Falaeo dans son discours d’investiture.
La situation "invivable" du Mont-Dore
Interrogé sur le Mont-Dore, Petelo Sao, qui est également conseiller municipal de la commune a décrit “une situation à la fois catastrophique et inexplicable. Cela fait maintenant quatre mois que la commune est coupée en deux. J'ai une pensée particulière ce soir, bien évidemment pour mes compatriotes qui habitent dans le Mont-Dore sud. Ce soir je ne pourrai pas rentrer chez moi. Je serai obligé de rester à Nouméa parce qu'il n'y aura plus de navettes, plus de bateaux. C'est une situation compliquée, c'est une situation invivable. Je pense bien évidemment à tous ceux qui se lèvent depuis maintenant trois mois à 3 heures du matin de façon à obtenir une place sur le bateau pour venir au travail.”
"Ce soir je ne pourrai pas rentrer chez moi. Je serai obligé de rester à Nouméa parce qu'il n'y aura plus de navettes, plus de bateaux. C'est une situation compliquée, c'est une situation invivable."
Petelo SaoJT de NC la 1ere du dimanche 29 septembre.
Petelo Sao estime que pour régler la situation de blocage, qui empêche toute circulation au niveau de la traversée de Saint-Louis en raison de l’insécurité qui y règne, “l’heure n’est plus aux déclarations. La mairie du Mont-Dore pourrait être le meilleur espace pour pouvoir discuter. Bien évidemment, j’ai de l'empathie et de la sympathie pour les familles endeuillées, mais pour toutes les familles victimes de toutes les exactions que l’on connait depuis le 13 mai, particulièrement pour ceux du Mont-Dore, j'espère juste que le temps de la vengeance est un temps qui sera vite oublié, pour entrer dans le temps de la réconciliation, du pardon et reconstruire ensemble notre commune.”
Les départs des Wallsiens et Futuniens
Enfin, interrogé sur le départ, depuis le 13 mai dernier, de nombreux calédoniens d’origine wallisienne et futunienne qui ont décidé de quitter le territoire pour le Fenua, Petelo Sao se dit "inquiet", mais estime-t-il également, “la communauté est enracinée sur le territoire. C’est un moment difficile, mais au bout du tunnel, il y a de la lumière.”
L'interview intégrale de Petelo Sao par Thérèse Waïa :