14 choses à retenir sur la hausse des prix l'an dernier en Calédonie

Hausse des prix, image d'illustration.
En 2021, les prix à la consommation relevés en Nouvelle-Calédonie ont connu une augmentation moyenne de +0,6%, alors que 2020 a été marquée par une baisse historique. C'est ce que révèle la synthèse annuelle consacrée au sujet par l'Institut de la statistique et des études économiques.

2020 a connu une baisse historique des prix en Nouvelle-Calédonie, de - 0,5 %. Mais 2021 a gommé le phénomène. Car selon la synthèse annuelle de l’Isee, diffusée ce mardi 15 mars, leur niveau moyen a augmenté l’an dernier de 0,6 %. Un retour à la hausse qui tient surtout à trois facteurs, analyse l’Institut de la statistique et des études économiques : les cours mondiaux des matières premières, les intempéries et l’effet Covid. NC la 1ère a retenu treize tendances (et plus largement, retrouvez ci-dessous l'analyse complète).

1Une année en dents de scie

Durant l'année passée, on a d'abord pu remarquer que la remontée des prix amorcée en octobre 2020 a continué jusqu'en mai 2021. Malgré un léger repli en mars, confinement oblige. A partir de juin, inversion de tendance : l'indicateur a atteint un point bas en octobre, durant le confinement suivant. Et puis forte hausse des prix sur les deux derniers mois, avec un indice des prix à la consommation particulièrement élevé en décembre.

2Le coût du pétrole

Les cours du pétrole ayant grimpé, cela s’est répercuté sur les prix des carburants et du gaz. Ceux-ci ont eu un impact conséquent sur le poste énergie, qui a pris 4,2 %. Dans le détail, le prix moyen de l'essence a progressé de 8,9 % et celui du gazole, de 7,6 %. "Toutefois, souligne l'Institut, pour le consommateur, la variation des prix du carburant au cours de l'année [a pesé] lourdement : + 32 % entre janvier et décembre." Un effet des cours mondiaux qui se ressent localement avec trois mois de délai. Le gaz, lui, a augmenté de 8,8 % en moyenne en 2021, après deux années de diminution.

3L'impact des pluies

Plus localement, poursuit la note de l’Isee, des intempéries en série ont concouru à la hausse des prix de l’alimentation, de 2,7 % (les dépression Lucas et Ruby, le cyclone Niran et une forte pluviométrie). Très marquées au premier trimestre 2021, elles ont provoqué une envolée des tarifs concernant les productions maraîchères et les fruits. Ces précipitations "advenues en dehors de la saison de pleine production ont accentué la rareté de certains légumes sur les étals", développe la synthèse annuelle.

4Les soucis d'approvisionnement

"Parallèlement, la Davar souligne que le recours à l'importation n'a que partiellement compensé la baisse de la production locale, en raison de difficultés d'approvisionnement liées au contexte international contraint (rotation réduite des navires, manque de conteneurs, augmentation du coût du fret, etc.) Sans parler du confinement en septembre, qui a perturbé l'écoulement des produits agricoles en période de pleine production. L'Isee ajoute qu'"à l'issue du confinement et à l'approche des fêtes, les prix de certains produits ont été tirés vers le haut."

5La crise sanitaire en général

Pour la deuxième année consécutive, certains marchés ont dû s’adapter à la crise sanitaire. Les prix des services enregistrent une hausse de 1,3 %, tandis que les prix des produits manufacturés baissent de 2,9 %. Le tabac, quant à lui, reste stable en 2021. Résultat cumulé : l’indice général des prix à la consommation est revenu à un niveau moyen proche de celui de 2019, avant que la crise sanitaire ne s’impose à l’échelle planétaire.

6Une "contradiction" avec l'effet escompté de la TGC

Sur deux ans, l'augmentation concernant l'alimentaire (+ 5,2 %) a amené les prix annuels moyens "à un niveau supérieur à celui des années qui ont précédé la mise en place de la taxe générale à la consommation, en octobre 2018". Avec une conclusion éloquente : "Cette tendance, en contradiction avec les effets escomptés de cette réforme fiscale, est générale à l'ensemble des produits, bien qu'à des degrés divers. Seules les boissons alcoolisées font exception."

En effet, leurs prix ont décru l'an dernier de 1,3 %. Même si ces tarifs se sont réorientés à la hausse à partir de juillet dernier et plus fortement encore au dernier trimestre. Il faut dire que différentes mesures ont visé à encadrer et limiter la consommation d'alcool. On peut signaler dans ce cadre que les bières ont affiché + 8,3 % au dernier trimestre 2021.

7Salades, brocolis, melons et autres pastèques

Dans le détail, le prix moyen des légumes a grimpé de 13,8 % l'an passé. Le phénomène a été davantage marqué sur les salades, les brocolis, les choux-fleurs, concombres, poireaux, choux de Chine, aubergines, citrouilles, haricots verts et maniocs.

Le prix moyen des fruits a progressé sur un an de 7,2 %, après une chute de 18% en deux ans. Reste que le prix moyen reste en-dessous de celui des cinq dernières années. "Les fruits concernés par des augmentations majeures de prix", précise au passage l'Isee, sont les melons, les pastèques, les mangues, les citrons ou encore les limes. La tendance haussière porte aussi sur les importations de fruits frais le plus courants (kiwis, raisins, pommes, poires)."

Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Carawiane Carawiane :

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8Le gras, le sucre et les céréales

En dehors des légumes et des fruits, l'augmentation des prix touche :

  • les matières grasses (+ 4,3 %), en particulier les huiles alimentaires;
  • les aliments sucrés (+ 3,6 %), avec des cours mondiaux élevés du sucre et du cacao. Cela influe nettement sur le sucre en poudre, les crèmes glacées et les préparations à base de chocolat, comme les pâtes à tartiner, les barres de chocolat ou les bonbons.
  • les pains et céréales (+ 1,9 %), avec le riz comme aliment le plus touché, surtout le riz parfumé et les riz en sachet à l'étuvée.

9Encore, pour les produits laitiers

Ce n'est pas fini ! La hausse des produits laitiers de 2020 a continué en 2021 (2,5 %), atteignant 6,2 % sur deux années. L'Isee précise qu'elle a été particulièrement sensible sur le lait concentré, les desserts lactés (yaourt ou crème) et les fromages.

10Stabilité pour la viande ou le tabac

On relèvera par contre que la viande échappe à cette augmentation généralisée : "Après avoir enregistré un regain de 3,3 % en 2°2°, les prix [ont été] stables en 2021." De même, les prix du tabac et des cigarettes sont restés similaires. Mais aux derniers jours de l'année, le Congrès a adopté cette fameuse hausse de 10 % entrée en vigueur au 1er janvier 2022...

11Chères prestations pour les enfants

L'Isee relève que le poids des prestations destinées aux enfants s'est alourdi en 2021. "Cela concerne particulièrement les services de cantine, de garderie ou d'étude en école", remarque l'Institut de la statistique et des études économiques. Il y a une explication simple : "Le contexte budgétaire de plus en plus contraint a poussé certaines collectivités à modifier leurs politiques tarifaires pour faire face à leurs frais de fonctionnement."

Les autres services liés à la scolarité (ramassage scolaire, frais d'internat, soutien scolaire) restent stables. Par ailleurs, cette remarque : la création d'un diplôme d'auxiliaire puériculture, pour professionnaliser le secteur, et les exigences réglementaires renforcées dans les crèches et garderies "ne semblent avoir eu qu'un impact limité sur le prix de 2021".

En revanche, les prestations d'enseignement privé continuent d'augmenter, pour la dixième année d'affilée. Les résidences universitaires ont aussi vu leurs tarifs augmenter fortement. Et les service de restauration en général ont grimpé de 7,1 %.

12Services postaux contre téléphonie mobile

Autre remarque : certes, le prix des services postaux a continué à augmenter (+ 10,3 %, et même + 15,9 % sur deux ans).) Mais il y a eu une baisse conséquente des tarifs de téléphonie mobile.

13Augmentation des prestations de réparation

Prenez en particulier l'entretien et la réparation des véhicules particuliers (montage de pièces, équilibrage des roues, dépannage, vidange, graissage, lavage) : les prix ont été majorés de 3,2 % en 2021. Autre exemple, la hausse de 4,6 % sur le prix des pièces détachées et des accessoires pour véhicules.

14Baisse prolongée, sur les produits manufacturés

"Avec - 2,9 %, la baisse des prix des produits manufacturés observées l'année précédente s'accélère", lit-on encore dans cette synthèse très instructive. Et ça concerne quasiment tous les produits, avec toutefois des fluctuations. - 15,2 % pour les jeux et les jouets. - 15,2 % sur les chaussures. - 13,5 % sur les vêtements. Entre - 3 % et - 11 % pour les articles électroniques, informatiques ou audiovisuels. - 1,7 % sur les voitures neuves de particuliers. - 1,4% pour l'ameublement…

Pour l'Isee, ce phénomène de baisse globale "peut s'expliquer par des stocks abondants, dont l'écoulement est contrarié par la crise sanitaire". Les confinements ont interrompu les soldes, par exemple, ou empiété sur les courses de week-end.

Retrouvez, ci-dessous, les réactions recueillies par Dave Waheo-Hnasson et Carawiane Carawiane :

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