Pour le secrétaire général du haut-commissariat, "il n'est pas question de confinement de la population à ce stade"

Rémi Bastille, secrétaire général du Haut-commissariat de la République, en Nouvelle-Calédonie.
Rémi Bastille, secrétaire général du haut-commissariat, précise les raisons du déclenchement de l'état d'urgence sanitaire par l'Etat, mercredi 2 février. Freiner la propagation de la Covid-19 est la priorité numéro un, d'autant que le pic épidémique n'est pas encore atteint, explique-t-il.

NC la 1ère : Que change la déclaration de l'état d'urgence sanitaire en Nouvelle-Calédonie ?

Rémi Bastille : Pour l'instant, les mesures de mise en œuvre de l'urgence sanitaire ne sont pas encore décidées avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Plusieurs réunions sont prévues pour en discuter. Tout l'enjeu, c'est d'en discuter pour anticiper sur l'épidémie qui est repartie très fort. Chacun a des malades dans son entourage et l'ensemble des services de l'Etat sont impactés et nous avons beaucoup d'absences.

Tout le monde voit bien que l'épidémie est galopante et nous réfléchissons à des mesures éventuelles pour la freiner pour préserver les capacités hospitalières. Le principal enjeu est d'éviter la saturation des urgences et des services de médecine à l'hôpital.

La situation peut-elle entraîner l'arrivée d'une réserve sanitaire ou avoir un impact sur les aides économiques ?

Cela a un impact sur les aides économiques. Un certain nombre de dispositifs sont ouverts, dans les territoires, avec l'état d'urgence sanitaire.

Les entreprises calédoniennes qui sont toujours impactées par la crise sanitaire pourront bénéficier d'aides supplémentaires.

Pour ce qui est des renforts éventuels, cela n'a pas de lien direct avec l'état d'urgence sanitaire mais, évidemment, cela permet une sorte de vigilance sur une situation qui s'aggrave très rapidement.

L'Etat a-t-il décidé seul de décréter l'état d'urgence sanitaire ou cette mesure a-t-elle été demandée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ?

C'est en étroite concertation avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie que cette décision a été prise.

Quels sont les raisons qui justifient cette déclaration ?

Le taux d'incidence explose. Nous sommes à plus de 2 000 cas [pour 100 000 habitants sur sept jours glissants, NDLR], ce qui signifie plusieurs milliers de contaminations par semaine. Des tensions apparaissent dans les services de médecine, à l'hôpital, et nous avons la volonté d'être prêt à gérer une éventuelle augmentation. Nous ne sommes pas encore au pic épidémique. Il faut se préparer à l'affronter et à prendre les mesures nécessaires pour freiner l'épidémie.

Pour autant, le taux d'incidence reste inférieur à celui de la Métropole…

Oui, mais la situation est très différente, notamment au regard de notre capacité à obtenir des renforts. Si nos capacités hospitalières, en Nouvelle-Calédonie, viennent à être saturées, la manœuvre pour faire venir des renforts, comme nous l'avons vu au mois de septembre, est très lourde. Avec une situation en Métropole qui est tendue, cela serait peut-être un peu plus délicat à exécuter. Par mesure de précaution et de vigilance, nous préférons anticiper sur des mesures de freinage.

Un couvre-feu est-il envisagé ?

C'est un point en discussion. Pour l'instant, rien n'est décidé, mais il faut rassurer tout le monde. A ce stade, il n'est pas question de confinement de la population.