A la SLN, la tension monte d'un cran, la direction tente de rassurer

Piquet de grève devant l'usine SLN de Doniambo, le 1er mars, avec des salariés du site de Kouaoua.
Le ton continue de monter à la SLN. Alors que le site de Kouaoua est bloqué depuis une semaine, le comité de direction s’est vu refuser, ce mercredi matin, l’accès au siège à Nouméa. Les syndicats protestent contre les décisions prises pour sauver l’entreprise. Le directeur général de la SLN dit vouloir apaiser les tensions, vous l’entendrez.

Ambiance de plus en plus tendue, chez la "Vieille dame". Le centre SLN de Kouaoua est bloqué depuis la semaine du 20 février, par des grévistes, pour dénoncer la suppression de 53 postes dans le cadre d'un plan de départs volontaires. L'inquiétude crée aussi des remous sur les sites de Tiébaghi, à Koumac, ou Népoui, à Poya. Et ce mercredi 1er mars, le mécontentement s’est fait entendre à Nouméa, devant l’usine. 

Le comité de direction arrêté à l'entrée

Un barrage filtrant a été érigé à l’entrée du siège pour bloquer l’accès au comité de direction. "Les gens de Kouaoua sont venus chercher des réponses sur Doniambo par rapport à la suite, comme ils n’ont pas de certitudes sur leur emploi, demain, et sur les futures mesures de licenciement", a expliqué Glen Delathière à Erik Dufour et Nicolas Fasquel. Il est secrétaire général adjoint du SGTINC, le Syndicat général des travailleurs des industries de Nouvelle-Calédonie.

Point de situation avec l'intersyndicale engagée autour de la situation de la SLN, le 1er mars à Nouméa.

L'intersyndicale fait le point

Principal syndicat sur le piquet de grève, il dénonçait à la fois la situation à Kouaoua et la mauvaise santé générale de l’entreprise. Dans l’après-midi, c’est toute l’intersyndicale en première ligne dans ce contexte qui a dressé un point de situation auprès des médias. "Les demandes de l’intersyndicale sont les mêmes que Kouaoua aujourd’hui, résume Glen Delathière. On veut faire des économies, tous les salariés veulent faire des efforts, que les efforts soient faits à tous les étages et qu’on soit associés à ce plan." Le PPU, plan de projet d’urgence, qui selon les centrales, n’a pas été mis en place dans la concertation.  

La direction s'exprime 

La direction de la SLN apparaît de plus en plus contestée, notamment sur ses prises de décision destinées à sortir la Société Le Nickel de l’impasse. Guillaume Verschaeve, le directeur général de la SLN, s’est exprimé lui aussi dans l’après-midi, lors d’une autre conférence de presse à Nouméa. Il assure que les discussions vont se poursuivre avec les syndicats. Et que la maison-mère ne lâche pas sa filiale calédonienne.

Conférence de presse tenue par la SLN le 1er mars à Nouméa.

"Eramet toujours aux côtés de la SLN" 

"Le groupe Eramet a énormément soutenu la SLN jusque-là", a-t-il insisté au micro de NC la 1ère. "C’est même grâce à Eramet que la cessation de paiement a été évitée au mois d’octobre, en avançant les achats de matières premières. Dans le cadre de l’aide de l’Etat à court terme, qui a été actée il y a quelques semaines, le groupe Eramet a également augmenté ses facilités financières pour la SLN. Eramet est toujours aux côtés de la SLN." 

"Mais bien sûr, ajoute Guillaume Verschaeve, l’intérêt d’Eramet n’est pas de remettre de l’argent dans la SLN si la SLN n’arrive pas à survivre. Ce qui est important, c’est de trouver les solutions. Ça fait partie des choses que le groupe fait, avec l’Etat français, avec les autorités locales, avec nous-mêmes, de réfléchir aux solutions de pérennisation de l’activité de la SLN."

Un sujet développé dans le journal télévisé de 19h30, avec Glen Delathière (SGTINC), Eric Eriale (Soenc), Germain Djawari (SGTINC) et Guillaume Verschaeve (directeur général).

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