Au lendemain d’une réunion de travail à l’Île des Pins pour lutter contre les actes d’incivilité à l’encontre des services publics (de santé et d’enseignement notamment) et des personnels qui leur permettent de fonctionner, Yves Dupas se veut très clair : "ce n’est surtout pas une fatalité. Et le traitement judiciaire de ces comportements inadmissibles va dans le sens de la fermeté et de réponses répressives." A chaque fois – ou presque – l’alcool et/ou le cannabis entrent dans l’équation…
Lutter contre les addictions
Selon les chiffres du procureur, l’alcool apparait dans 90 % des procédures pour des faits de violences. Des dispositifs existent au sein du parquet pour tenter d’endiguer le phénomène de récidive mais, souligne-t-il, "la question de la santé publique relève de la compétence du territoire. Aux vues de la gravité de la problématique, il m’apparaît nécessaire qu’un vaste plan de traitement des addictions puisse être mené". Difficile d’accéder volontairement à un dispositif de sevrage, difficile pour les détenus d’être accompagnés au sein du Camp-Est : "le dispositif est insuffisant !"
Limiter les risques liés aux armes à feu
Autre sujet récurrent, celui des armes à feu. En quatre mois, la Nouvelle-Calédonie déplore quatre homicides par arme à feu. A Pouembout, à Hienghène, à Koné, à Koumac. Des faits dramatiques face auxquels l’action se concentre notamment sur les violences conjugales. Les perquisitions systématiques réalisées dans ces situations s’accompagnent de saisies tout aussi systématiques en cas de présence d’armes à feu par mesure de précaution, voire d’interdictions de porter une arme (200 décisions en 2021) et de destructions d’armes.
Agir contre les violences sexuelles
"On l’a vu sur les violences conjugales, et même si c’est sans doute plus compliqué sur les violences sexuelles, la parole se libère grâce aux associations, aux médias…" Et dans les couloirs du palais de justice, les faits dénoncés donnent lieu à procédures. "Dans le milieu sportif, nous avons diligenté cinq enquêtes dans la natation, l’escalade, la danse, le tennis…" Aucune ambiguïté de la part du procureur : "des réponses pénales fortes par rapport à la gravité de ces agissements" et "le parquet a ajusté son organisation puisque désormais c’est un magistrat qui suit de manière exclusive l’ensemble de ces procédures pour optimiser notre efficacité et vérifier si les encadrants n’ont pas été concernés par des faits similaires ailleurs."
Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.