Par 29 élus sur 54, comme l'an dernier, Roch Wamytan a été reconduit sans difficulté au "perchoir" du Congrès. Réactions...
Pierre-Chanel Tutugoro (UC-FLNKS) : "On s'attendait à 28 [voix]"
Le président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes s'attarde sur le résultat du vote en faveur de son élu. "On avait une voix supplémentaire, qui nous a été confirmée ce [mercredi] matin", raconte Pierre-Chanel Tutugoro en citant le suffrage quelque peu surprise de Maria Isabella Saliga-Lutovika. "On s'attendait à 28 [voix] d'abord et on nous a confirmé les 29 ce matin." D'ajouter : "Ce qu'il faut relever, quand même, c'est que les non indépendantistes se sont entendus sur une seule candidature."
Jean-Pierre Djaiwe (Uni) : "Que les objectifs fixés par le gouvernement soient menés à terme"
La candidature de Roch Wamytan, UC, a reçu le soutien de l'Union nationale pour l'indépendance. "Nous sommes dans la continuité du travail que nous avons engagé avec l'Union calédonienne dans le cadre de cette collaboration, depuis voilà cinq ans, développe Jean-Pierre Djaiwe, président du groupe Uni. Nous nous inscrivons dans cette trajectoire parce que nous voulons faire en sorte à ce que les objectifs fixés dans le discours de politique générale du président du gouvernement soient menés à terme. On connaît la situation difficile dans laquelle se trouve le pays. Il faut absolument que l'on arrive à mettre en place les réformes prévues par le gouvernement", ajoute-t-il en citant le Ruamm ou la fiscalité minière. "Un certain nombre de textes sont au bureau du Congrès. Il faut absolument que l'on puisse s'organiser au mieux pour que ces textes soient examinés et passés en séance publique d'ici la fin de l'année."
Veylma Falaeo (Eveil océanien) : "Un vote pour le bien du pays"
L'Eveil océanien annonçait dès dimanche son soutien, toujours décisif, au camp indépendantiste durant le renouvellement au Congrès. Ça a été le cas. "Nous nous sommes inscrits dans la continuité, le train de réformes que nous devons prendre pour sauver le pays", réagit Veylma Falaeo. Est-ce un vote océanien ? "On a toujours parlé de majorité océanienne mais je pense que c'est un vote intelligent, pour le bien du pays. Il faut qu'on regarde l'avenir. Le président Roch a parlé de concertation, de palabre. 75 % des textes sont votés à l'unanimité. Il faut qu'on poursuive le dialogue."
Naïa Wateou pointe la "stratégie d'effondrement" de l'Eveil océanien
"Il n'y avait pas vraiment de surprise sur le résultat", reconnaît Naïa Wateou, candidate qui salue l'élection de Roch Wamytan et se dit "très fière d'avoir porté cette unité des formations politiques non indépendantistes". Elle poursuit : "L'expression démocratique se fait dans l'hémicycle, elle se doit d'être respectée. Ce que ce résultat démontre, et la manière dont se sont réparties les voix, c'est qu'il y a une stratégie de l'Eveil océanien, qui parle de stabilité. Je considère qu'il parle de SA stabilité. Mais il confirme et conforte surtout cette stratégie que nous considérons d'effondrement, qui amène la Nouvelle-Calédonie vers une sortie qui n'est pas forcément des plus appréciables et pas celle souhaitée par l'ensemble des Calédoniens. C'est regrettable."
Sa réaction au micro de Dave Waheo-Hnasson et Claude Lindor
Les Loyalistes et le Rassemblement saluent “l’unité” des non indépendantistes
A peine confirmée la victoire de Roch Wamytan, les Loyalistes et le Rassemblement ont pris acte du résultat. “Cette élection n’est pas une surprise", réagissent-ils dans un communiqué commun, "puisqu’elle correspond au pacte de répartition des postes et des rémunérations signées en catimini l’année dernière entre le FLNKS et l’Eveil océanien." Et de répéter : "Cette majorité artificielle du Congrès de la Nouvelle-Calédonie ne reflète pas la majorité réelle de la population qui s’est exprimée par trois fois pour maintenir la Nouvelle-Calédonie au sein de la République."
Cela dit, les deux groupes saluent "l’unité qui a prévalu des non indépendantistes autour de la candidature de Naïa Wateou", qui a récolté 25 suffrages. En ajoutant : "Les Loyalistes et le Rassemblement feront tout pour faire vivre cette unité, qui permettra à la majorité réelle de retrouver sa pleine place dans les institutions en 2024 lors des prochaines élections provinciales."
Ecoutez Gil Brial, après le vote et le discours. Pour l'élu Loyalistes, "il faut passer de la parole aux actes".
Autre réaction chez les Loyalistes, celle du député Nicolas Metzdorf. “Les Calédoniens se sont exprimés par trois fois en faveur d’une Calédonie française, or, quatre institutions sur cinq sont aux mains des indépendantistes, formule-t-il dans un communiqué, montrant ainsi toute l’inéquité de la clé de répartition qu’il convient de modifier afin que notre démocratie soit réellement représentative.” Et de rappeler : “Il y a deux ans, l’Eveil océanien avait conditionné son soutien à une présidence loyaliste à une candidature unique. Celle de Naïa Wateou pour laquelle tous les non-indépendantistes ont voté aurait donc pu convaincre l’Eveil océanien de changer enfin de stratégie, eux qui revendiquent le partage du pouvoir et l’alternance. Il n’en est rien.”
Parlant d’une élection “jouée d’avance”, la présidente du groupe Rassemblement, Virginie Ruffenach, déclarait pour sa part, juste après le scrutin : “Cela montre bien qu’on est vraiment au bout de nos institutions en Nouvelle-Calédonie.”
Philippe Michel (Calédonie ensemble) : "Un discours assez responsable et ouvert"
Le groupe Calédonie ensemble a voté pour la présidence avec le reste du camp non indépendantiste. "La candidature de Naïa Wateou, comme les candidatures de Pierre Frogier et Sonia Backès aux élections sénatoriales, ont été annoncées d'autorité, sans consulter qui que ce soit", redit toutefois le mouvement, par la voix du président de groupe. "Je le regrette. C'est peut-être, d'ailleurs, parce que Naïa Wateou n'avait aucune chance d'être élue que cette méthode été choisie", répète même Philippe Michel. "Pour le reste, on a Roch Wamytan qui a été réélu à la présidence du Congrès sans aucune surprise, l'Eveil océanien ayant annoncé officiellement son soutien à sa candidature (…) Ensuite, le président du Congrès nous fait un discours que je trouve assez responsable et ouvert."
Et ici la version résumée de Bernard Lassauce