L’absence d’unité entre les forces loyalistes a fait le jeu de l’autre bloc, et encore plus que l'on pouvait s'y attendre. Roch Wamytan, 70 ans, a été réélu à la présidence du Congrès, mercredi 28 juillet. Cette personnalité indépendantiste, de l’Union calédonienne, a été portée par la fameuse majorité océanienne qu’il avait saluée en 2019 : l’alliance du groupe UC-FLNKS et Nationalistes avec Eveil océanien, et du groupe UNI, sans oublier la voix du Parti travailliste. "C’est un grand moment, apprécié par certains et qui laisse d’autres interrogateurs quant à l’avenir", a-t-il déclaré lors de son discours.
Une fracture au sein du groupe non indépendantiste
Roch Wamytan a obtenu les 29 bulletins, sur 54, qu'il attendait, rassemblant ainsi sur son nom les 26 élus des deux composantes du FLNKS - l'Union Calédonienne (UC) et l'Union nationale pour l'indépendance (UNI) - ainsi que les trois voix de l'Eveil Océanien (EO). Malgré d'apres discussions ces derniers jours, les deux groupes non indépendantistes - Avenir en Confiance (AEC) et Calédonie ensemble (CE) - ont chacun présenté une candidate : Virginie Ruffenach et Annie Qaeze.
L'AEC s'est même fracturé au cours de ce scrutin car leur candidate n'a pas fait le plein de voix. On compte pas moins de douze bulletins blancs, correspondant à onze élus AEC qui se sont désolidarisés de Virginie Ruffenach et à Nicolas Metzdorf (Générations NC).
"Une conjoncture institutionnelle inédite"
Avec la réélection de Roch Wamytan, les indépendantistes du FLNKS dirigent désormais les deux principales institutions de Nouvelle-Calédonie après avoir pris le 8 juillet la présidence du gouvernement collégial.
"Pour la première fois depuis l'accord de Nouméa, se dessine une conjoncture institutionnelle inédite", a déclaré Roch Wamytan, évoquant "un immense défi qu'il faudra relever impérativement et collectivement". "Je voudrais vous assurer que j'assumerais mes responsabilités en tentant de sanctuariser cette institution, qui ne peut être instrumentalisée en permanence, et en particulier en cette période", c'est-à-dire à l'approche de la consultation d'autodétermination prévue le 12 décembre, a précisé le président réélu. "La campagne référendaire doit se passer en dehors de cet hémicycle."
Retrouvez l'intégralité du discours de Roch Wamytan après sa réélection à la présidence du Congrès