Conséquences du Oui et du Non à l'indépendance : "Ça donne envie d'aller creuser dans le document" [REACTIONS]

Séance des questions après la présentation du document, vendredi 16 juillet, au centre Tjibaou.
La Calédonie découvre le document qui développe les conséquences d’un Oui ou d’un Non à la dernière consultation d’autodétermination. Mis en ligne, il a aussi été présenté aux élus, coutumiers, fonctionnaires d’Etat, membres de la société civile et acteurs économiques. Retours...

Toute une journée de présentations. Pour les services de l’Etat en Calédonie, ce vendredi 16 juillet était placé sous le signe du référendum. Ou plutôt du fameux document dont on attend des réponses sur le(s) jour(s) d’après : les conséquences qu’aura la dernière consultation d’autodétermination selon son résultat, au soir du 12 décembre 2021

Une heure et demi salle Sisia

Elus, coutumiers, fonctionnaires d'Etat... Les sessions se sont succédé mais seule la dernière, en fin d’après-midi, a été rendue publique. Une rencontre en salle Sisia du centre Tjibaou avec 300 à 400 invités, chargés de représenter la société civile et le monde économique. Après l’introduction du ministre et la synthèse du haussaire, qui ont duré une grosse demi-heure, place à une heure d’échanges. 

La nationalité au cœur du débat

Au jeu des questions-réponses, beaucoup d’interrogations sur la nationalité en cas d’indépendance, un sujet épineux abordé pages 9 et 10 du document. 

Je suis citoyen calédonien. J'ai la chance de voter au référendum. La question de la nationalité me chagrine énormément.

Un participant à la présentation

 

"Je suis venue, essentiellement sur le questionnement de la nationalité", confirme Danielle Brault, cheffe d’entreprise. "Pour avoir vécu l’indépendance au Vanuatu, j’ai vu comment les choses s’étaient passées. Je m’interrogeais sur ce qui allait se passer derrière, en termes de nationalité et de possibilité, pour l’ensemble de la population, de faire soit un choix, soit d’être intégré(e) ou de pouvoir conserver éventuellement sa nationalité française."

L'éducation, aussi

Interrogations dans le public à propos de l'éducation, également. "Quel accompagnement et quelle volonté de l'Etat pour continuer à pérenniser la formation des cadres calédoniens ?", demande Kirvin Wadrawane, le président des anciens de Cadres avenir. Le dispositif est mentionné page 23 du document, son bilan fait aussi l'objet d'une annexe page 82.

La présentation au centre Tjibaou semble avoir été appréciée. Mais celles et ceux qui participaient en sont convaincus : une lecture attentive sera indispensable pour aller au fond des choses. Chacun dans son domaine. 

Des données à digérer

Thierry Granier fait partie de L’Après, organisation qui réfléchit à un nouveau modèle économique et social en Calédonie. Son ressenti ? "Très intéressant, ça donne vraiment envie d'aller creuser dans le document qui a été donné, et c'est clair". Reste à "se l'approprier, s'en saisir et le travailler."

"Le document est important. Il va falloir du temps. Et je pense qu’on aura besoin d’explications et surtout d’échanges pour pouvoir appréhender (…) que ce soit les conséquences pour le Non et pour le Oui", réagit pour sa part le président du Comité territorial olympique et sportif, Christophe Dabin.

Satisfaction également pour Nalina Tirou, restauratrice à Nouméa. "Je pense que l'intérêt de la démarche de l'Etat depuis le mois de janvier, c'est effectivement d'associer la société civile", retient-elle. "Et j'espère qu'on ira un petit peu plus loin, que toute la population pourra être associée, à tous les débats, d'ici le 12 décembre et après le 12 décembre.".

"Communication et vulgarisation"

Cette présentation était diffusée en direct. Dans la foulée, le document a été mis en ligne, ici et , tandis que NC la 1ere le développe dans ce dossier. Les Calédoniens ont désormais cinq mois pour le lire. "Maintenant, il va y avoir beaucoup de travail de communication et de vulgarisation, pour que tout le monde puisse prendre des décisions éclairées", pose Guillaume Benoit, présent au titre du Medef. "Il va falloir lutter contre toutes les fake news et toutes les bêtises qu'on va pouvoir entendre ça et là, sur les réseaux, notamment."

Le haut-commissaire a précisé qu’une version simplifiée du document sera publiée. "Il est aride et très technique", a-t-il reconnu jeudi soir, au JT de NC la 1ere. "Très vite nous allons mettre en ligne un document vulgarisant une partie de ces pages sur les principaux sujets. Puis, à la fin du mois de juillet ou au début du mois d’août, chaque jour, nous mettrons en ligne des documents par thématique, très factuels mais aussi très simples d’approche."

Compte-rendu radio par Stéphanie Chenais :

Présentation du document sur le Oui et le Non

 

Compte-rendu télé par Thérèse Waïa et Philippe Kuntzmann :