C’est un nouveau coup de boutoir contre une quatorzaine de plus en plus contestée. Saisi par une mère de famille, le président de la Cour d’appel a estimé que si des parents vaccinés avaient vocation à sortir au bout de 7 jours, il en allait de même de leurs enfants de moins de 12 ans, puisqu’ils sont exclus de la politique de vaccination.
Autorisé à sortir
7 jours d’isolement en chambre d’hôtel pour les parents, mais 14 pour leur enfant de moins de 12 ans non-vacciné. C’est la situation à laquelle sont confrontées de nombreuses familles en arrivant en Nouvelle-Calédonie, contraignant de nombreux parents pourtant autorisés à sortir à prolonger leur séjour en quatorzaine.
Mais les choses vont devoir changer. Un enfant qui vient de passer 7 jours enfermé avec ses parents vaccinés et dont le test PCR est négatif a bien lui aussi vocation à sortir a estimé ce vendredi 9 juillet le premier président de la cour d’appel saisi par une mère de famille.
Appliquer le protocole prévu
Pour Me Martin Calmet, avocat de la famille, ses clients ne veulent pas s’affranchir de tout contrôle, mais simplement être soumis au régime initialement annoncé par le gouvernement en janvier dernier : "Pour les personnes vaccinées, le protocole qui avait été fixé était un jour, le temps que les tests soient réalisés, et à l’issue de cette journée d’isolement, une fois les résultats reçus, la liberté était retrouvée. Et c'est ce protocole que les personnes [qui attaquent la quatorzaine] demandent à voir appliquer. Ce n’est ni moi, ni personne d’autre qui a fixé ça, mais bien le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie".
Les procédures se multiplient
Ce nouveau revirement intervient alors que début juin, le gouvernement avait déjà dû revoir sa copie sur les conditions d’accès à la septaine, suite à une décision de justice. Une femme vaccinée avec une seule dose, mais ayant contracté le Covid auparavant avait obtenu la requalification de sa quatorzaine en septaine par le président de la cour d’appel.
La quatorzaine a été attaquée à de nombreuses reprises et les procédures ont permis d’obtenir des avancées significatives : dont celle de déposer un recours à l’arrivée à Nouméa, ce qui n’avait pas été prévu par l’autorité administrative.
Résultat, les procédures se multiplient. M° Calmet n’en a pas moins de 9 sur son bureau actuellement. Des recours déposés par des demandeurs excédés par un dispositif qu’ils jugent disproportionné : "Les gens prennent conscience qu’aujourd’hui, ces mesures qui étaient peut-être adaptées à un certain moment ne le sont plus. Quant à l’argument de dire c’est quand on aura une immunité collective que l’on va rouvrir ce n’est pas acceptable. Parce que on ne peut pas contraindre les gens qui sont vaccinés à subir le fait que les autres personnes ne veulent pas se faire vacciner".
Attendre l’immunité collective ?
Cette question de la couverture vaccinale est bien au cœur du débat actuellement. Elle pourrait conditionner la réouverture des frontières. A ce jour, environ 60 000 calédoniens sont vaccinés. L’immunité collective sera atteinte lorsque 180 000 personnes au total auront franchi le pas de la vaccination estiment les experts. Il faudrait donc tripler le nombre de personnes vaccinées pour espérer voir le ciel calédonien s’ouvrir.
Le reportage de Charlotte Mannevy et Sylvie Hmeun