Quatrième jour de campagne officielle et donc quatrième journal de campagne sur notre site internet. L'occasion d'en savoir un peu plus sur certaines modalités du scrutin et de découvrir deux nouveaux candidats.
#A quoi correspondent les deux circonscriptions ?
Êtes-vous électeur dans la première ou la seconde ? Il y a de quoi s'y perdre, avec cette particularité calédonienne : deux circonscriptions découpées sans logique territoriale, mais purement démographique. D’un côté, la première avec Nouméa, les Loyauté et l’Ile des Pins. De l’autre, la deuxième avec le Grand Nouméa et la Brousse. Explications de Mathieu Ruiz Barraud.
Il faut remonter à 1986 pour comprendre les origines de ce curieux découpage électoral. A l’époque, Charles Pasqua est ministre de l’intérieur du nouveau gouvernement de Jacques Chirac. Il modifie alors la logique de 1979, moment où la Nouvelle-Calédonie, après un bond démographique, passe d’une à deux circonscriptions.
A l’époque, le découpage était géographique : d’un côté l’Ouest de l’autre l’Est et les Loyauté. De quoi faire élire en 1978 et 1981, Jacques Lafleur et Roch Pidjot. Avec un loyaliste et un indépendantiste, les deux courants sont alors représentés.
En 1986, après des élections à la proportionnelle, retour au mode majoritaire et le découpage change : Nouméa avec les îles et Dumbéa, Mont-dore, Païta avec la Brousse. De quoi largement favoriser l’électorat loyaliste. Depuis, tous les députés élus sont issus des rangs des partisans de la Nouvelle-Calédonie dans la France.
Le cas est d’ailleurs loin d’être une exception. A Lyon, par exemple, le découpage de Charles Pasqua avait aussi permis à la droite de rester majoritaire, même en 1997 dans un contexte de poussée de la gauche.
#Un scrutin important pour les indépendantistes
Depuis 1986, la Nouvelle-Calédonie a toujours élu des députés loyalistes pour la représenter à l'Assemblée nationale. Quel impact potentiel l'élection d'un candidat indépendantiste dans l'hémicycle aurait-elle sur le monde politique et l'avenir institutionnel ?
Eléments de réponse avec Bernard Lassauce et Claude Lindor :
#Portrait de Nicolas Metzdorf
A 34 ans, Nicolas Metzdorf se lance pour la première fois dans la course aux législatives. L'actuel maire de La Foa, et président de Générations NC, est candidat dans la seconde circonscription. Son portrait avec Medriko Peteisi.
Nicolas Metzdorf est né le 20 mai 1988. Originaire de Poya, il est le fils de Claude Metzdorf, éleveur de bovins, et de Yasmina Metzdorf, ancienne maire de la commune. Après son bac au lycée Blaise-Pascal de Nouméa, en 2005, et un BTS au lycée agricole de Pouembout, il part faire ses études en Métropole et devient ingénieur agronome.
En 2010, le jeune homme met un pied en politique en fondant le collectif pour un drapeau commun, en opposition à la proposition du député Pierre Frogier de hisser le drapeau kanak et le drapeau tricolore côte à côte sur les établissements publics. Nicolas Metzdorf s’engage dans le mouvement de jeunesse de Calédonie ensemble.
De 2014 à 2019, candidat sur la liste CE aux provinciales, il devient le plus jeune membre de l’assemblée de la province Sud et du Congrès et se spécialise dans les questions agricoles. Il porte d’ailleurs la Politique provinciale agricole partagée (PPAP), en donnant pour la première fois un objectif : l’autosuffisance alimentaire et créer par loi du pays les baux ruraux.
Durant 2 ans, sous le gouvernement Germain, il est nommé porte-parole et chargé du budget et de l’agriculture. Mai 2019 marque toutefois la rupture avec Calédonie ensemble, quand il quitte le parti aux côtés de Nina Julié. Presque deux mois plus tard, tous deux fondent le parti Générations NC, avec lequel Nicolas Metzdorf remporte les municipales à La Foa. Maire depuis 2020, il siège au Congrès sous l’étiquette Les Loyalistes et se présente dans la seconde circonscription aux législatives. Son suppléant est Willy Gatuhau, maire de Païta.
>> Le candidat Metzdorf était l'invité de la matinale radio lundi 30 mai. Entretien à retrouver ici.
#Portrait de Michèle Homboé
Elle se présente dans la deuxième circonscription. Michèle Homboé, candidate de Construire autrement, se lance dans les législatives pour la première fois. Son portrait avec Medriko Peteisi.
A 52 ans, Michèle Homboé brigue pour la première fois une place à l’Assemblée nationale. Originaire de Canala, elle grandit sur le centre minier de la baie de Nakéty. Jusqu’à ses 12 ans, son père y est contracteur minier. Son bac en poche au lycée Lapérouse de Nouméa, elle poursuit des études d’anglais à Toulouse, Brest et Londres. A son retour au pays avec une maitrise, elle se tourne dans l’enseignement, ce qui va l'amener à Yaté, Poindimié, Houaïlou, Kouaoua, Ponérihouen, Païta, Dumbéa et au Mont-Dore.
C’est en se confrontant aux problèmes de société, par le biais de ses élèves, qu’elle décide de s’engager politiquement. Michèle Homboé participe aux côtés de Joël Kasarhérou à la création du mouvement Construire autrement, en 2019, pour les élections provinciales.
La candidate est convaincue que l’urgence sociale et climatique doit être une priorité pour le pays. Elle est candidate aux élections législatives sur la deuxième circonscription. Son suppléant est Lénaïc Kerleguer, un ingénieur de profession engagé par ailleurs dans des associations telles que le WWF, Caledoclean et Droit au vélo.
>> La candidate Homboé était mercredi 1er juin l'invité de la matinale radio. Entretien à retrouver ici.
#En campagne
Nicolas Metzdorf a présenté, jeudi, ses propositions pour assurer une relance économique.
Il était au micro de Stéphanie Chenais et Carawiane Carawiane :
L'heure est à la distribution des tracts, au collage d'affiches et au meeting pour de nombreux candidats. Jérémy Simon s'est rendu à Tindu, mercredi :
Alain Descombels s'est rendu, mercredi, sur la côte Est :
Toujours mercredi, Michèle Homboé a été à Païta et à Kouaoua :
Gérard Reignier et Marie-Pierre Goyetche ont quant à eux animé un meeting à La Foa :
Thierry Santa se trouvait, lui, à Koumac :
#A l'agenda vendredi
- A 15 heures, Pascal Lafleur ira à la rencontre des habitants de Rivière-Salée.
- A 17 heures, Wali Wahetra, à l’île des Pins en journée, et à Nouméa, à la maison de quartier de Tuband.
- A 18 heures, Joël Kasarhérou rencontre les sportifs au stade Numa-Daly de Nouméa.
- Michèle Homboé à Houaïlou, Ponérihouen et Poindimié.
- Philippe Dunoyer a annoncé qu'il suspendait sa campagne vendredi et samedi "pour honorer la mémoire de Jean Lèques".
#Sur nos antennes
NC la 1ère se mobilise en télé, en radio et sur le web pour faire vivre la campagne des législatives en Nouvelle-Calédonie :
- Ce jeudi, à 20 heures, débat télé entre candidats de la première circonscription. Sont invités : Virginie Ruffenach, Wali Wahetra, Guy-Olivier Cuénot et Philippe Dunoyer.
- Ce vendredi, débat radio entre candidats de la seconde circonscription, après le journal de midi.
- Le jeudi 9 juin, à 20 heures, débat télé entre candidats de la seconde circonscription. Sont invités : Alain Descombels, Nicolas Metzdorf, Gérard Reignier et Thierry Santa.
- A 6h30, journal de campagne dans la matinale radio.
- Peu après 7 heures, invitée de la matinale radio spéciale législative. Vendredi, place à Muneiko Haocas. Ce jeudi, c'était Pascal Lafleur.