Fortes pluies : le gouvernement se prononce sur plusieurs épisodes de calamité agricole

Ravages des pluies diluviennes sur des plantations, en juillet et août 2022.
L'agriculture calédonienne a beaucoup souffert d'épisodes de très mauvaise météo qui se sont succédés entre décembre 2022 et mars 2023. Le gouvernement vient de reconnaître plusieurs "accidents climatiques exceptionnels" lors desquels des communes ont été sinistrées. Cela ouvre la voie à l'indemnisation des agriculteurs qui en ont été victimes. Il y en a pour plus de 78 millions de francs.

A partir de quel moment une région est-elle considérée comme étant sinistrée ? Eléments de réponse dans les décisions prises ce mercredi par le gouvernement. “Une zone est reconnue sinistrée par un cyclone ou une dépression tropicale forte dès lors que la hauteur des pluies tombées, sur un maximum de trois jours consécutifs, présente une durée de retour d’au moins cinq ans et/ou dès lors que la vitesse du vent estimée en rafale, est supérieure ou égale à 100 km/heure.”

Marche arrière sur Dovi à Bourail

Bourail, par exemple, a été considérée comme sinistrée après le passage du cyclone Dovi, en février 2022. Or, et c’est une autre décision prise par l’exécutif calédonien ce jour, ce statut lui est enlevée : la commune n’est plus reconnue sinistrée par ce phénomène en particulier. 

Reconnaissances en série

Le gouvernement a statué sur toute une autre série d’épisodes.

  • Les pluies diluviennes tombées du 1er au 10 décembre 2022 “sont déclarées accident climatique exceptionnel, pour lequel les communes de Bourail, Maré, Ouégoa et Pouébo sont reconnues sinistrées. Les agriculteurs sinistrés de ces communes, tous sociétaires à la caisse d’assurances mutuelles agricoles (Cama), reçoivent une indemnisation d’un montant total de 3 992 985 francs.”

  • Même chose pour les précipitations qui se sont abattues entre le 19 et le 21 décembre 2022, cette fois de Bourail, Dumbéa, La Foa, Maré, Moindou et Païta. “Les agriculteurs sinistrés de ces communes, tous sociétaires à la Cama, reçoivent une indemnisation d’un montant total de 39 586 369 francs.”

  • Ponérihouen, par ailleurs, est reconnue sinistrée par les pluies du 26 au 29 décembre 2022. Un agriculteur est concerné, pour une indemnisation à hauteur de 200 000 francs.

  • Il y a aussi Maré, pour l’épisode pluvieux du 4 au 8 janvier 2023. Le professionnel qui a subi des pertes obtient environ 150 000 francs.

  • Les pluies du 26 au 29 janvier 2023 sont déclarées accident climatique exceptionnel. Des agriculteurs qui en ont été victimes à Boulouparis, Canala et Maré se partagent près de quatre millions.

  • Le cyclone Gabrielle, qui a concerné la Calédonie en février dernier,  est là aussi considéré comme un accident climatique exceptionnel, “pour lequel les communes de Belep, Canala, Hienghène, Houaïlou, Kaala-Gomen, Koumac, Lifou, Maré, Mont-Dore, Ouégoa, Pouébo, Thio et Touho sont reconnues sinistrées. Une indemnisation d’un montant total de 15 658 478 francs est versée aux agriculteurs sinistrés des 12 communes, tous sociétaires à la Cama.”

  • Enfin, les pluies qui se sont abattues du 16 au 18 mars 2023 entrent, selon le gouvernement, dans cette catégorie de l’accident climatique exceptionnel. A Dumbéa, à Maré, au Mont-Dore et à Yaté, une indemnisation qui se monte à presque 15 millions est versée aux agriculteurs qui ont été touchés. 


En revanche, ce caractère n’est accordé, ni aux pluies tombées du 20 au 22 janvier, ni à la dépression Judy, de fin février et début mars.