Alors que Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, est attendu en juin en Nouvelle-Calédonie pour une nouvelle session de discussions, la participation des indépendantistes à d’éventuelles trilatérales reste hypothétique.
C’est l’un des sujets abordés ce dimanche 7 mai par Gilbert Tyuienon, le 1er vice-président de l’Union calédonienne et membre du gouvernement. Il était l’invité du journal télévisé avec Valentin Deleforterie.
Des bilatérales avec l’État
Pour Gilbert Tyuienon, "les choses sont claires", notamment après le congrès du FLNKS du 27 février dernier. Le Front veut discuter avec l’État, en bilatérales, d’une "trajectoire qui pour nous, doit nous mener à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie". Le FLNKS entend "clarifier avec l’État comment on pourrait y parvenir, y compris par une période de transition".
Parmi les thèmes abordés avec Gérald Darmanin, le bilan de l’Accord de Nouméa, réclamé par les indépendantistes depuis 2015 et que doit présenter le ministre. "On ne va pas bouder notre plaisir à aller écouter ce rapport sur le bilan de l’Accord de Nouméa, auquel on a adjoint un audit sur la décolonisation. Ces deux questions sont le centre même de l’Accord de Nouméa" commente Gilbert Tyuienon.
Les indépendantistes attendent d’entendre l’État sur ces sujets avant d’entamer éventuellement des discussions avec les autres partenaires de l’Accord, les non-indépendantistes. "Pour le moment, il s’agit d’une discussion colonisé/colonisateur pour aller le plus loin possible dans les discussions et une fois que ce sera fait, on discutera normalement avec tout le monde".
La plainte contre Daniel Goa
Gilbert Tyuienon a également commenté le communiqué de l’UC qui indique que "le mouvement se réserve le droit de suspendre les discussions en cours si Daniel Goa devait être contraint à se défendre en justice", faisant allusion à la plainte des Loyalistes contre le président de l’Union calédonienne.
"Je ne vois pas où il y a eu l’appel à la violence" indique Gilbert Tyuienon, "le président Goa a simplement joué son rôle de donneur d’alerte. Parce qu’il ne fait que redire ce que le terrain lui dit".
Et de rappeler que le gel du corps électoral "ça a été la mère des batailles pour nous. C’est un dossier sacré pour l’Union calédonienne".
Pour Gilbert Tyuienon, impossible de discuter avec les partenaires sans climat serein, d’où la "menace" de suspension des discussions. "L’Union calédonienne ne se sent pas en mesure d’aller discuter sereinement avec nos partenaires si à côté de ça, on est attaqués, si à côté de ça, il y a des injures et on poursuit ces attaques là".
Quelle solution pour la DDEC ?
Interrogé par un téléspectateur sur une possible solution pour le financement de la DDEC, Gilbert Tyuienon est catégorique : "On trouvera. Il n’est pas question qu’on abandonne l’école catholique".
Les différentes collectivités doivent se mettre d’accord. "Il faut qu’on trouve qui finance quoi, à quel moment et comment on le fait. La collégialité du gouvernement a pris connaissance d’un projet de financement pour les années qui viennent, communes, provinces, gouvernement de la Nouvelle-Calédonie".
Et Gilbert Tyuienon est confiant, "on trouvera les moyens".