La vision de Marine Le Pen de l'Outre-mer
A l'issue d'un reportage consacré à André Rougé, député européen et conseiller Outre-mer de la candidate du Rassemblement national, Guy-Olivier Cuénot a expliqué que Marine Le Pen "veut redonner à l'Outre-mer toute sa place. Il s'agit de refaire de l'Outre-mer non plus des citoyens de seconde zone et un tiers-mondisation progressive que nous avons subi, durant 5 ans, avec le mandat d'Emmanuel Macron, mais de remettre l'Outre-mer au centre des préoccupations de l'Etat". Interrogé sur la capacité de son parti à mobiliser l'électorat abstentionniste, Guy-Olivier Cuénot a de nouveau fait usage de cette rhétorique. " Il ne faut pas oublier que, sous la mandature d'Emmanuel Macron, l'Outre-mer s'est tiers-mondialisé."
Un grand ministère de l'Outre-mer
Elément du programme de Marine Le Pen, son projet de créer un grand ministère d'Etat de l'Outre-mer a été développé "pour accompagner la Nouvelle-Calédonie dans son développement d'autonomie". "Ce super ministère de l'Outre-mer pourra piloter une agence de l'investissement Outre-mer, des dispositifs de défiscalisation pour développer l'industrie et l'emploi local, au bénéfice des populations locales", avance l'élu, qui siège à la province Sud et au Congrès.
Un avenir institutionnel qui reste flou
Le constat de Guy-Olivier Cuénot est sans appel : "l'accord de Nouméa est terminé, maintenant le dégel du corps électoral est acté. C'est d'autres discussions qui auront, ensuite, lieu lors des discussions sur le statut" de la Nouvelle-Calédonie. Indiquant avoir "de très bonnes relations" avec les indépendantistes, celui qui n'est pas encore officiellement candidat aux élections législatives des 12 et 19 juin considère que "l'accord de Nouméa s'est terminé en échec politique, parce que nous ne nous réjouissons pas d'une victoire où plus de la moitié de la population n'a pas participé."
La lutte contre la vie chère et l'impact de l'Etat sur la vie quotidienne
Réagissant à la mobilisation contre la vie chère, samedi, à Nouméa et l'embauche potentielle de travailleurs étrangers à l'usine du Sud, le président du comité de soutien à la candidate du Rassemblement national a abordé le pouvoir d'achat. "La vie chère, c'est un point central et il y aura des mesures directes, parce qu'il ne faut pas croire que la présidence de la République n'a pas la main sur ces aspects-là", promet Guy-Olivier Cuénot. "Si la préoccupation de l'Etat est la même que les préoccupations des Calédoniens, cela ne peut aller que dans le bon sens."
Deux mesures concrètes
Un prêt pour l'acquisition d'un logement accordé aux jeunes couples, qui "se transformera en subvention, en cas de troisième enfant" et une intervention sur les barrières douanières entre la Nouvelle-Calédonie et les pays de la zone Asie-Pacifique ont été évoqués. "Nous supportons une surtaxe de 10% (…) qui, comme dans d'autres départements, sera supprimée en Nouvelle-Calédonie si Marine Le Pen est élue. Nous importons énormément de choses de cette zone et cela se rajoute (…) sur le coût du fret, de l'assurance et de la marchandise", assure Guy-Olivier Cuénot.
La défense des entreprises locales
La protection de l'emploi locale et des entreprises calédoniennes sont deux éléments qui sont revenus, à plusieurs reprises, dans le discours du représentant du Rassemblement national. "Ce qui se passe sur Prony ne serait pas possible avec Marine Le Pen comme présidente. Pourquoi ? Puisque l'Etat peut mettre des conditions aux garanties qu'il donne pour de tels projets, une des conditions qui serait mise, dans ce cas-là, c'est que les appels d'offres seraient allotis, en priorité, pour les TPE [Très petites entreprises] et les PME [Petites et moyennes entreprises] locales."
Rallier les électeurs calédoniens
"Les militants de Zemmour sont avec nous et nous avons, de ce fait, un score similaire, de l'ordre de 27,5%", estime Guy-Olivier Cuénot. Si Eric Zemmour s'est rallié à Marine Le Pen, Brieuc Frogier, soutien du candidat d'extrême droite, a appelé publiquement à voter Emmanuel Macron, au second tour de l'élection présidentielle, le 24 avril. Alors que Marine Le Pen a totalisé 18,8% des voix, le 10 avril, en Nouvelle-Calédonie, le Rassemblement national veut mobiliser les abstentionnistes calédoniens (66,7% de l'électorat). "Ne pensez pas, comme on vous l'a trop dit, que l'élection présidentielle n'intéresse que les Métropolitains", s'adresse à eux Guy-Olivier Cuénot.
Pour lui, les électeurs qui ont voté Jean-Luc Mélenchon ne sont pas nécessairement proches des partis indépendantistes, dont certains ont soutenu le candidat d'extrême gauche, mais des Français préoccupés par le coût de la vie et l'emploi local.
Comparaison entre la politique sanitaire d'Emmanuel Macron et le régime de Vichy
"Il a mis en place des mesures discriminatoires entre les citoyens et ce n'était pas arrivé depuis. Je ne suis pas antivax, je suis pour la liberté vaccinale, comme Marine, et pour la liberté de prescription des médecins. On a malheureusement, dans cette crise, politisé la médecine et médicalisé la politique. C'est très malsain, c'est comme cela que se mettent en place les dictatures", s'est exprimé Guy-Olivier Cuénot.
Interrogé pour donner sa réaction face aux manifestations organisées, samedi, contre l'extrême droite, l'invité politique a déroulé. "J'ai envie d'éclater de rire, parce qu'on nous traite d'extrême droite alors que nous sommes ceux qui supportons la candidate qui veut rétablir un référendum d'initiative citoyenne, rétablir la proportionnelle à l'assemblée, abolir tous les dispositifs [de privation] de liberté, qui sont les pires depuis le régime de Vichy".
La guerre en Ukraine, "une crise entre deux peuples frères"
Interrogé par un internaute, Guy-Olivier Cuénot s'est refusé à qualifier Vladimir Poutine de dictateur. "C'est le chef d'Etat de la Russie. Ce sont les Russes qui l'ont élu. Je n'ai pas à porter de jugement sur Vladimir Poutine", réagit-il. Reconnaissant "une invasion des frontières" qui "a été condamnée", le président du comité de soutien à la candidate du Rassemblement national reste fixe à la position du parti, qui n'a jamais reconnu l'invasion de la Crimée, en 2014. "Il y a eu un référendum, il ne faut pas l'oublier (…) Il faut savoir raison garder. Il ne faut pas oublier que cette problématique du Donbass est liée à l'histoire et à ses frontières sous l'Union soviétique", a conclu l'invité.
Retrouvez l'entretien complet avec Laurence Pourtau :
Retrouvez également ici cet entretien avec Alain Descombels, membre du comité de soutien à Marine Le Pen. Il était l'invité de la matinale d'Anne-Claire Lévêque, ce mardi 19 avril.