Huit mois pour faire de la coutume un acteur essentiel des politiques publiques en Nouvelle-Calédonie

Un des gestes présentés avant l'inhumation d'Ataï, le 1er septembre 2021.
Un comité de pilotage qui réunit des représentants du sénat coutumier, du Congrès et du gouvernement a été mis en place, vendredi 21 janvier. Il doit redéfinir la place de la coutume dans les politiques publiques de la Nouvelle-Calédonie et se donne huit mois pour proposer des actions concrètes.

Le sénat coutumier, le Congrès et le gouvernement réunis, vendredi 21 janvier, l'image se veut symbolique. Ensemble, ces trois institutions ont formalisé la mise en place d'un comité de pilotage chargé de poser un cadre et de faire de la coutume et l’identité kanak un acteur essentiel de la future organisation du pays.

Les sénateurs de chaque aire se sont penchés sur la question, depuis le dernier congrès de N’Dé (Païta), en août dernier"Nous nous arrêtons un moment pour regarder le chemin que nous avons parcouru depuis l'Accord de Nouméa et les accords de Matignon, d'en tirer les conséquences et de proposer des choses pour la suite. Telle est la démarche et la réflexion qui nous attend pour les huit prochains mois", explique Yvon Kona, président du sénat coutumier

Nous avons les huit aires coutumières qui sont là, sur lesquelles nous allons nous appuyer, nos districts et nos maires, parce qu'il va falloir que nous ayons une discussion avec eux également

Yvon Kona, président du sénat coutumier

Une dizaine de textes à valider

Le comité de pilotage, qui opte pour une démarche inclusive, part de l’existant comme, par exemple, le socle des valeurs et la Charte du peuple kanak, qui ont été établis en 2014. Une dizaine de textes attendent d’être validés.

De quelle manière les autres institutions peuvent intervenir ? Si le gouvernement, affiche son intention d’associer l’ensemble des secteurs de l’exécutif, pour Roch Wamytan, président du Congrès, le temps est propice au changement.

Une occasion de "concrétiser"

"Déjà, ils ont une masse de textes sur lesquels ils sont en train de travailler, par rapport au socle commun des valeurs kanak, par rapport à la Charte du peuple kanak. Tous ces textes ont été travaillés et actés, depuis une dizaine d'années maintenant, mais il faut les concrétiser", remarque Roch Wamytan. "Il faut les mettre les en pratique", insiste-t-il.

En complément de la méthode, un calendrier des travaux a été acté. Le comité de pilotage se donne huit mois, avant le rendu des travaux et la mise en place d’actions concrètes, pour inclure le fait identitaire kanak dans les politiques publiques.

Retrouvez l'essentiel des explications recueillies par Cédrick Wakahugnème :

Yvon Kona, président du sénat coutumier