L’exécutif et les partenaires sociaux se rencontrent à intervalles très réguliers ces dernières semaines. Sur la fiscalité comme sur l’inflation. Ce qui n’empêche pas une nouvelle mobilisation d’avoir lieu ce 18 mai pour protester contre la vie chère et l’augmentation envisagée de la TGC et de la CCS. “ On comprend les préoccupations qui animent les manifestants aujourd’hui", commente avant tout Baptiste Faure. "Le choix qu’ont fait la CPME, l’inter-patronale et la majorité des organisations syndicales représentatives, c’est plutôt de rentrer dans une méthode de concertation et de dialogue avec le gouvernement. “
Un espace de concertation
Après avoir critiqué la méthode et l’absence de concertation avec les acteurs économiques lorsque le projet de réforme fiscale a été présenté en fin d’année dernière, le contexte a évolué. “ Aujourd’hui on a un cadre et un espace de dialogue qui est ce comité de suivi de la réforme fiscale “, espace qui permet aux organisations de faire part de leurs propositions, de leurs avis sur les mesures envisagées et “ on a des signaux qui sont plutôt positifs “, précise le secrétaire général. Notamment sur le projet de réforme fiscale puisque l’inter-patronale a pu présenter son propre projet et en demander une étude d’impacts par un cabinet neutre et spécialisé. Demande validée par le gouvernement.
Changer de modèle
"La proposition de l’inter-patronale vise plutôt à offrir à la Nouvelle-Calédonie une stratégie, un changement de modèle". Avec, comme base de la proposition, le choix de fiscaliser une partie du coût du travail en réduisant les cotisations payées par le salarié et par l’entreprise "et de les rattraper sur des impôts à assiette beaucoup plus large, telles que la CCS ou la TGC". La mécanique se veut vertueuse en allégeant les charges, en augmentant les salaires nets et en redonnant ainsi du pouvoir d’achat, permettant de stimuler la consommation, et ainsi la réussite des entreprises calédoniennes.
Plus le choix
Reste qu’il y a urgence. Urgence à trouver des recettes fiscales conséquentes et pérennes, urgence à trouver comment sauver les comptes sociaux… Pour autant, estime Baptiste Faure et la CPME, il n’y a plus le choix.
“ Ça fait trop longtemps que l’on dit que la Nouvelle-Calédonie est en crise, que l’on doit changer de modèle et que malheureusement on procède par à-coup, dans l’urgence. C’est un changement qui peut se faire sur le moyen terme mais on estime qu’on n’a plus vraiment le choix sinon la Calédonie, économiquement et socialement, risque de faire face à des temps beaucoup plus durs. “ Un monde économique dans l’attente désormais des décisions du gouvernement. Et de l’avenir du prêt AFD garanti par l’Etat mis en pause par le Congrès mais sur lequel se basent toutes les hypothèses pour le futur…
Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.