Une course contre la montre. Lors de son dernier point presse en tant que président du gouvernement, Thierry Santa a exhorté, le 7 juillet, les Calédoniens à se faire vacciner contre le Covid-19 "pour que l'on puisse envisager en fin d’année, grâce à l’immunité collective, de rouvrir totalement les frontières".
Problème, selon les chiffres fournis par le gouvernement calédonien, le Caillou est loin de l’immunité collective, estimée à 180 000 vaccinés. NC la 1ère fait le point sur la couverture vaccinale en Nouvelle-Calédonie.
A peine un quart de la population vaccinée
Au 6 juillet, un peu plus de 61 000 personnes avaient reçu au moins une dose du vaccin Pfizer et plus de 55 000 les deux doses nécessaires pour être pleinement vaccinés. Selon Thierry Santa, il est possible de vacciner 120 000 personnes d'ici la fin de l'année. L'Etat achemine, en effet, chaque semaine 10 000 doses de vaccin Pfizer et les autorités sanitaires calédoniennes disposent en ce moment d'un stock de 60 000 doses, a indiqué le gouvernement.
Selon les modélisations réalisées par le groupe d’experts du gouvernement, un taux de couverture vaccinale de 90% de la population éligible à la vaccination doit permettre d’atteindre l’immunité collective et d’empêcher la propagation de la maladie au sein de la population.
Des disparités en fonction de l’âge
Un retard dans la couverture vaccinale du pays qui se retrouve dans toutes les tranches d’âge même si certaines ont pu bénéficier de la vaccination plus tôt que les autres.
Les plus de 75 ans ont ainsi pu se faire vacciner dès le 8 février avant que l’âge soit abaissé à 65 ans le 17 mars. Le gouvernement a ensuite accéléré le mouvement en ouvrant la vaccination au plus de 16 ans le 17 mai avant de l’autoriser aux plus de 12 ans le 8 juin.
Des personnes vulnérables insuffisamment protégées
C’est l’une des principales inquiétudes des autorités sanitaires calédoniennes : la faible couverture vaccinale des personnes vulnérables. En effet, ce public est le plus susceptible de développer une forme grave de la maladie en cas d’introduction du virus sur le Caillou.
En effet, ces personnes victimes de certaines pathologies comme le diabète, le cancer, des antécédents cardiovasculaires, etc. doivent être vaccinées pour éviter une hospitalisation en cas de contamination.
Des médecins généralistes exemplaires
Si le gouvernement reconnaît manquer de données concernant la couverture vaccinale selon les catégories professionnelles (aucune demande en ce sens n’est effectuée au moment de la vaccination), elle dispose, en revanche, de ces chiffres pour les médecins.
Pour les autres professions, le gouvernement ne met en avant que trois catégories ayant reçu au moins une dose : plus de 4 420 personnels en première ligne, plus de 11 280 personnels essentiels du privé et du public et 672 particuliers et professionnels qui doivent faire des allers-retours entre la Nouvelle-Calédonie et l’extérieur pour des motifs impérieux.
Une campagne de vaccination qui marque le pas
Un rythme trop faible. La campagne de vaccination calédonienne a certes débuté sur de bonnes bases, notamment au moment du deuxième confinement, mais depuis, elle a ralenti sévèrement.
Protégés par la stratégie "Free-Covid", efficace mais de plus en plus remise en cause, les Calédoniens ne se pressent pas pour se faire vacciner. Pour susciter un nouvel élan, le gouvernement a multiplié les initiatives ces dernières semaines en multipliant les vaccinodromes ou en lançant un jeu concours. Dernière initiative en date, la mise en place d’un vaccibus. "Ce véhicule de la direction de la Jeunesse des sports permettra d’aller vers les populations le plus isolées afin d’offrir à tous la possibilité de se faire vacciner contre le Covid-19", précise le gouvernement. "Son circuit est en cours d’organisation avec les représentants des différentes aires coutumières de la Nouvelle-Calédonie."