Deux jours plus tôt, Patrice Faure se rendait à La Foa, commune victime d’un violent épisode pluvieux. Présent dimanche 16 janvier sur le plateau de NC la 1ère, le haut-commissaire est revenu sur l’aide que l’Etat est susceptible d’apporter aux habitants affectés.
Après la pluie sur La Foa, "la question des assurances"
"Ce sont des dégâts extrêmement importants : sur les réseaux routiers, dans les propriétés privées, dans l’outil de travail", a-t-il souligné. "Se pose la question des assurances puisqu’il faut qu’il y ait une déclaration d’intempéries majeures. Nous sommes en train de voir avec Météo-France parce qu’alors qu’il faisait presque beau à Nouméa, à La Foa des trombes d’eau se déversaient", avec des montées de cours d’eau "extrêmement rapides, extrêmement violentes".
Une visite suivie dans ce reportage de Marguerite Poigoune et Carawiane Carawiane :
Une épidémie d'Omicron jugée "inévitable"
De façon plus globale, insiste Patrice Faure, "la contribution de l’Etat à la relance économique est permanente. Vous l’avez vu avec la crise du Covid. Plus de 132 millions d’euros [environ 15,8 milliards CFP] ont été injectés dans l’économie. Au titre, par exemple, de l’aide que nous avons apportée au pays pour financer l’ensemble des actions, mais aussi de ce qui relève de la compétence du tourisme, etc, qui a été largement aidée".
Et en parlant de Covid, le haussaire ne tourne pas autour du pot : "L’épidémie de Omicron va arriver, c’est inévitable. Nombre d’habitants se sont rendus en Métropole ou à l’étranger. Il y a un très grand risque qu’ils reviennent porteurs de ce virus", même l’étape obligatoire des tests ne pourra l’empêcher.
On s’attend à ce que le taux d’incidence augmente très nettement.
Patrice Faure, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie
A propos de la réserve sanitaire...
Dans ce contexte, un retour de la réserve sanitaire peut-il être envisagé ? "On en est loin, pour le moment. La réserve sanitaire n’est pas sollicitée, premièrement. Deuxièmement, les lits d’hôpitaux ne sont pas totalement occupés. Nous avons fait le maximum que nous puissions faire, nous l’avons même fait durer au-delà du besoin réel, notamment avec le module militaire de réanimation. Et s’il fallait le faire, le président du gouvernement nous écrirait, comme il l’a fait la dernière fois, et la solidarité nationale ferait jeu."
...et des manifestations
Autre déclinaison de la pandémie, les manifestations contre l’obligation vaccinale ou le pass sanitaire. L’une avait lieu samedi, sans autorisation des services de l’Etat. "Quand elles sont interdites, il y a des interpellations. Vous verrez dans les jours, dans les heures qui viennent, il y [en aura d’autres]", a posé son représentant, en reconnaissant : "Il n’y a pas eu de débordements comme la semaine d’avant - et c’est bien pour ça que nous l’avons interdite cette fois-ci, parce qu’un policier a été frappé, lourdement."
Des victimes de la route "très jeunes" et souvent sans ceinture
Autre sujet d’actualité, ces huit morts sur les routes calédoniennes depuis le début de l’année. "C’est beaucoup trop. Ils étaient très jeunes, il n’y en a pas un qui avait plus de quarante ans", a déploré Patrice Faure. "L’insécurité routière est bien réelle, depuis de nombreuses années, ici en Nouvelle-Calédonie. Il y a ce que nous, Etat, devons faire : les contrôles. Ils ont été multipliés", poursuit-il en évoquant notamment "plus de 1 300 contraventions pour non-port de la ceinture".
Malheureusement, l’immense majorité des décès, c’était des gens qui n’avaient pas mis leur ceinture, notamment devant, y compris derrière.
Patrice Faure
Appliquer les mesures déjà préconisées
Comment parvenir à changer cette triste donne ? "Nous avons décidé, à l’occasion d’une réunion vendredi avec les forces de l’ordre, d’augmenter encore la pression sur la route, et puis nous allons travailler avec le gouvernement pour voir l’exploitation d’un rapport fait en 2019, qui présente une trentaine de mesures toujours d’actualité".
Déplacement imminent à Paris
Et puis il y a les lendemains du référendum. "Il faut distinguer deux choses", a précisé le haussaire, sur le point de se rendre à Paris. "Je dialogue au quotidien avec l’ensemble des élus (…), moi ou mon administration. Et puis il y a ce qui va se préparer pour l’après-gouvernement Castex puisqu’il a été acté, avec le ministre des Outre-mer, que le dialogue sur les institutions post-Accord de Nouméa se ferait après l’élection présidentielle. Effectivement, je vais à Paris, pour des sujets techniques - sur la pêche et d’autres dossiers. Mais aussi pour parler de la suite et de la préparation de la suite."
Son entretien complet avec Laurence Pourtau :