Les Jeux de Paris 2024 sifflent-ils la fin de la carrière sportive de l'intrépide Pierre Fairbank ? Rien n’est moins sûr. Certes, la légende du para athlétisme français a assuré que sa septième Olympiade serait sa dernière. "Après, c'est fini !, lançait le Calédonien de 53 ans aux journalistes… en reconnaissant dans le même temps au micro de Franceinfo : "À chaque fois, après les Jeux, je me dis : 'J'arrête !' La première fois, c'était après Sydney, en 2000."
Une folle semaine
Et pourtant, cette première participation, qui l'a vu décrocher le titre sur 200 m, a été suivie d'Athènes, Pékin, Londres, Rio, Tokyo et Paris. Les médailles olympiques se sont empilées, dans la besace du sprinteur fauteuil au sourire inattaquable, jusqu'au bronze décroché sur 800 m à Tokyo en 2021. Il n'y en a pas eu cette année, toutefois. En quelques jours d'une intensité folle, il a terminé sixième du 400 m dans sa catégorie T53 (le 1er septembre), cinquième du 100 m (le 4 septembre) et quatrième du 800 m (le 5 septembre).
"J’avais un kilomètre / heure en dessous"
Pour cette ultime course au Stade de France, l'or est revenu au Canadien Brent Lakatos, 44 ans, suivi par le Thaïlandais Pongsakorn Paeyo, 27 ans, et l'Américain Brian Siemann, 34 ans. Dans sa discipline de prédilection, Pierre Fairbank, l'un des vétérans de la délégation française, misait pourtant sur ses talents de "vieux filou". "Tactiquement, c’était bien joué", a-t-il estimé en refaisant la course. "J’étais derrière le Thaïlandais, Je n’avais plus qu’à attendre qu’ils accélèrent. Et quand ils l’ont fait, j’ai décroché. J’avais un kilomètre / heure en dessous. J’ai maintenu mon allure. J’ai essayé de ne pas être dernier. Je fais quatrième. C’est dommage, j’aurais bien aimé finir avec une médaille de bronze. Mais bon, quatrième des Jeux, quand même…"
Le compte rendu d'Outre-mer la 1ère, par Nicolas Bouiges et Hugo Laridon :
C'était une belle, belle expérience avec le public et du coup, je me suis fait plaisir. J'aurais aimé repartir avec un bout de la tour Eiffel, je repars avec la médaille du cœur du public.
Pierre Fairbank en conférence de presse à Paris, le 5 septembre 2024
"Savourer au maximum"
Une édition qui s'est déroulée dans "une ambiance que je n'ai jamais connue auparavant", a-t-il eu l'occasion de souligner. Jeudi, le Cagou a profité une dernière fois des acclamations de spectateurs déchaînés, avant un tour d’honneur au goût particulier. "Ça fait plaisir. C’est ce que j’ai voulu savourer au maximum. Saluer le public, essayer de reconnaître ceux qui sont venus pour moi."
Si on arrive à susciter l'intérêt de nouveaux sportifs à s'entraîner plus pour atteindre le haut niveau, c'est fabuleux, parce que ça fait parler de la Calédonie et ça motive aussi des jeunes qui ont un handicap.
Pierre Fairbank à Paris 2024, au micro de Hodane Hagi Ali, pour Outre-mer la 1ère
"Je me suis tellement entraîné"
Le champion au long cours a confié qu’il ne pensait pas atteindre l’édition de Los Angeles en 2028. L'Agence France presse l'a relaté après la conférence de presse qui a suivi cette finale. En revanche, précise l'AFP, il s'est projeté sur les Mondiaux, dans un an. "Je vais continuer sur ma lancée, parce que je me suis tellement entraîné depuis quelques années", a indiqué celui qui a remporté deux titres aux championnats du monde 2024 à Kobe au Japon, sur 400 et sur 800 m.
"La médaille du cœur, je vous l’offre"
Au moment de refermer cette page, Pierre Fairbank a eu son habituelle pensée pour les Calédoniens. "Je voulais les remercier de m’avoir encouragé durant ces Jeux et durant toutes ces années. Je n’ai pas pu faire de médaille cette année", a lancé le natif de Hienghène. "Mais la médaille du cœur, voilà, je vous l’offre, merci beaucoup."