"On va faire une médaille avant de partir !", sourit Pierre Fairbank, installé sur son fauteuil de course. Alors qu'il s'apprête à tirer sa révérence aux Jeux Paralympiques, l'infatigable para athlète calédonien aimerait bien finir sur une bonne note et ajouter une ou deux breloques à son palmarès. Mais les Paralympiades de 2024 vont peut-être s'avérer compliquées pour l'homme de 53 ans, qui doit se propulser sur les pistes d'athlétisme en fauteuil roulant à la seule force de ses bras.
Dimanche 1ᵉʳ septembre, pour son entrée en lice dans la compétition parisienne, le champion du monde en titre du 400 m T53 (qui concerne les athlètes ayant un handicap de la moelle épinière), s'est laissé distancer lors de la finale de l'épreuve au Stade de France, malgré les acclamations du public. Avec un chrono de 50"37, il termine sixième et voit ses espoirs de médailles s'éloigner.
Face à lui, de redoutables adversaires ont dominé la course : le Thaïlandais Pongsakorn Paeyo (46"77), le Canadien Brent Lakatos (47"24) et l'Américain Brian Siemann (47"84) terminent sur les trois marches du podium.
La légende Pierre Fairbank
Déjà, dans la matinée, la qualification pour la finale s'était faite dans la douleur pour le natif de Hienghène. Le Français, qui a tout donné dès le premier tour (réalisant, au passage, le meilleur temps de sa saison), s'est fait une petite frayeur en terminant seulement quatrième de sa série. C'est grâce à son chrono de 49"10 qu'il a pu obtenir son ticket pour la course finale. Mais courir deux fois 400 mètres dans la même journée prend beaucoup d'énergie. Le quinquagénaire n'a pas réussi à faire la différence.
Avec déjà neuf médailles paralympiques autour de son cou (et de multiples autres remportées aux championnats du monde et d'Europe), Pierre Fairbank n'a de toute manière plus à prouver qu'il est une légende calédonienne, française et mondiale du para athlétisme. Avant de faire définitivement ses adieux à la scène paralympique, il tentera tout de même d'aller arracher une dernière médaille sur les épreuves du 100 m et du 800 m. Toujours sous les cris du public : "Pierre ! Pierre ! Pierre !".