L'enseignement catholique a manifesté en force à Nouméa et a obtenu des avancées

Karen Cazeau explique les avancées obtenues lors de cette mobilisation.
Les forces vives de l'école catholique calédonienne étaient appelées à se mobiliser ce vendredi 12 mai, à Nouméa. Pari réussi. Des milliers de personnes ont participé à une "marche pacifique" pour appeler encore une fois les collectivités à l'aide de la DDEC. Un cortège qui est passé par le gouvernement puis le Congrès, et a obtenu des réponses à ses demandes.

[14h45] Fin de la mobilisation. C'est à nouveau le temps de la prière.

[14h30] Le discours de Karen Cazeau, directrice diocésaine démarre. Elle annonce un nombre de mesures importantes pour les semaines à venir et notamment le déblocage immédiat d'une enveloppe de "130 millions" de francs par la province Sud. Ensuite, elle a confirmé la date du séminaire sur le financement de l'enseignement privé le 5 juin. "Tous les parties ont acceptés d'y participer."

Karen Cazeau explique les avancées obtenues lors de cette mobilisation.

Le lendemain, le 6 juin, les représentants exécutifs se réuniront en GTPE. "On ne sortira que lorsque tout sera ficelé, pour 2023 et après pour 2024", assure la directrice. Enfin, elle a remercié la foule " Au nom de toute la délégation, je souhaite vous remercier. Si la mobilisation n’avait pas eu lieu on n'aurait rien eu ! "

Après la marche, retour baie de la Moselle, dans l'attente d'une prise de parole.

[14h15] Réaction d’Isabelle Champmoreau, après sa rencontre avec les représentants de l’enseignement catholique. “Pour 2023, afin de permettre aux structures de l’enseignement privé de terminer l’année dans de bonnes conditions et d’exercer pleinement leurs missions, je renouvelle officiellement la demande d’une participation financière de la Nouvelle-Calédonie pour assurer une partie des frais de restauration et d’internat”, écrit la vice-présidente du gouvernement.

“Je rappelle que les financements concernés ne relèvent ni de la compétence des provinces ni de celle de la Nouvelle-Calédonie. Je salue d’ailleurs les exécutifs provinciaux qui en assurent la prise en charge depuis de nombreuses années", ajoute-t-elle en insistant : “Cette inscription au budget de la Nouvelle-Calédonie doit intervenir en urgence.”

Et de confirmer : “Afin d’évoquer plus largement ce dossier, j’organiserai une ‘Conférence sur les financements de l’enseignement privé’ le lundi 5 juin, à laquelle toutes les collectivités concernées seront conviées. L’ordre du jour sera consacré à un état des lieux, à la résolution de la situation 2023 et à l’étude des perspectives réglementaires qui permettront d’encadrer et de sécuriser ces financements pour les années à venir.”

[14h10] Retour place de la Moselle pour le cortège. La délégation qui a été reçue au Congrès est sortie vers 13h10, avant de remettre le cap vers le monument américain. Là, elle s'est "retirée" avant une prise de parole annoncée.

 

[12h48] Au Congrès, les représentants de la DDEC ont été reçus par la première vice-présidente, Caroline Machoro-Reignier, en bureau élargi aux présidents de groupe et président de la commission permanente.

[12h05] Point de situation dans le journal radio de midi. La délégation de la DDEC a été reçue au Congrès vers 11h45, après avoir passé environ une heure au gouvernement. Elle y a été reçue par Isabelle Champmoreau, vice-présidente et en charge de l'enseignement. Pas de déclaration à l'issue.

La marche arrêtée à hauteur du Congrès, le 12 mai à la mi-journée.

[Midi] Communiqué également de L’Eveil océanien, dont le bureau dit son soutien “à tous les personnels, les parents et les enfants” de l’enseignement catholique. Dans un texte de deux pages, l’EO écrit que “l’enseignement privé est un pan indéniable de l’histoire de notre pays. C’est [dans] des établissements catholiques que tant de Calédoniens ont été formés et accompagnés, notamment les responsables politiques. Et cela perdure encore aujourd’hui avec nos enfants et cela doit continuer, il est donc de notre responsabilité que d’en assurer définitivement le financement et l’accompagnement.”

Avec cette proposition : “Si la province Sud (…) persiste à ne pas vouloir verser cette année sa subvention complète, pour que l’enseignement catholique puisse exercer sereinement le temps du travail qui doit dès l’année prochaine ne plus conduire à cette situation, il n’y a pas 36 solutions, le gouvernement récupère totalement ce financement de l’enseignement privé. Mais étant étranglé financièrement, ajoute L'Eveil océanien, il faudra alors trouver les recettes afférentes à cette dépense en plus pour le gouvernement. Donc soit en augmentant taxes ou impôts pour trouver au moins deux milliards, soit conserver des taxes qui sont normalement versées aux provinces, comme la taxe sur les jeux de 1,9 milliard que la province Sud perçoit.”  

[11h20 ] Le conseil coutumier de Nengone adresse un communiqué apportant son soutien à la DDEC. Il lance un appel " à nos dirigeants ainsi qu'aux institutions du pays afin d'oeuvrer ensemble pour trouver rapidement une solution durable à ce problème."

[11h10 ] C'est la fin de la rencontre avec le gouvernement. La délégation n'a fait aucune déclaration. Le cortège redémarre pour se rendre au Congrès.

La marche du 12 mai 2023 pour l'école catholique en Nouvelle-Calédonienne.

[11 heures] La délégation est toujours reçue par le gouvernement. Ils sont en discussion depuis une heure. Devant l'institution, l'ambiance est festive avec un DJ et une animatrice, Margy Adjouhgniope, qui donne le ton.

Une animatrice est présente pendant toute la manifestation.

[10h40] Alors que les défenseurs de l’école catholique ont fait halte au gouvernement, rencontre avec certains d’entre eux. Avant le départ, Noémie Dutertre a échangé avec Sœur Christine, Manuela, Jacqueline, Cécile ou encore Benjamin. Des participants venus pour Houaïlou, Nouméa, le Mont-Dore, La Foa ou même Ouvéa ! A lire ici.

[10h07] En pleine mobilisation pour défendre la pérennité de l’école catholique, la province Sud rend compte de sa réunion de bureau, en date de mardi. Avec une annonce significative : "Parmi les subventions et aides votées, il est à noter celle relative au financement des dépenses de fonctionnement de la direction diocésaine de l'école catholique (DDEC), à hauteur de 277,9 millions de francs."

"Cette contribution vient apporter un soutien à la DDEC qui se retrouve actuellement en difficulté du fait de l’absence de cadre règlementaire sur son financement", estime donc l'exécutif de la Maison bleue. La province Sud fait partie des collectivités pointées, dans cette crise, pour avoir diminué fortement son apport financier.

[10 heures] Les organisateurs de la marche, eux, évoquent un chiffre de sept mille personnes. Des gens venus de partout en Calédonie, y compris des îles, qui manifestent dans une ambiance bon enfant. Une délégation forte d'une quinzaine de représentants est reçue au gouvernement, puis ce sera direction le Congrès.

[9h42] Selon la police, la marche rassemble deux mille à trois mille participants. Images sous les fenêtres de l'exécutif calédonien :

La marche de la DDEC s'arrête au gouvernement, le 12 mai 2023. ©L.G.

[9h35] Le cortège est arrêté à hauteur du gouvernement.

Après une heure de rendez-vous au gouvernement pour la délégation, le cortège reprend sa marche vers le congrès.

[9h30] Dans son discours, Karen Cazeau a défendu la "légitimité", la "crédibilité" et la "cohérence" de l'enseignement catholique. Elle a aussi rappelé les différents appels de la DDEC à pérenniser et encadrer le financement du privé, en 2000, 2005, 2011. 

"Nos attentes, aujourd'hui : des délégations seront reçues. On réclame, pour être à l'équilibre, pour finir l'année 2023, 1 milliard 298 millions pour la fonction accueil", a-t-elle répété. "Nous allons aussi réclamer un cadre juridique pour l'après 2023. Cessons d'être la variable d'ajustement. Nous ne sommes pas là pour faire l'aumône." 

On appelle à la responsabilité de l'ensemble de nos élus, sans stigmatiser.

Karen Cazeau, directrice diocésaine de l'enseignement catholique

Et d'ajouter : "Il y a deux possibilités. On est entendus, et on pourra crier notre joie. Et puis si on n'est pas entendus, ma démarche institutionnelle, elle doit s'arrêter là. Mais elle ne veut pas s'arrêter là parce qu'il y aura d'autres espaces (…) Même si j'ai dit que la DDEC, l'enseignement catholique, prendra ses responsabilités si on ne nous accompagne pas sur ce milliard, l'enseignement catholique n'a pas envie, n'a pas la volonté de licencier son personnel."

Début de la marche à travers Nouméa à l'appel de l'école catholique.

[9h15] La foule a commencé sa "marche pacifique" au départ de la Moselle. Quelques minutes avant, la directrice de la DDEC, Karen Cazeau, a pris la parole avec "une grande émotion" et sous un parapluie. "Merci d'avoir répondu présents", a-t-elle lancé. "Je souhaite aussi demander pardon. Pardon parce que vous vous êtes déplacés de loin. Mais pardon surtout pour l'action de la semaine dernière, parce qu'on a fermé nos cantines et nos internats et je sais toutes les incidences que ça a eu".  

Mer de banderoles avant le départ de la marche, depuis la baie de la Moselle.

[9h05] Et lundi, c'est le Sénat coutumier qui s'est exprimé, après la semaine sans cantine ni internat pour les élèves de la DDEC dans le Sud et aux Loyauté. L'institution présidée par Victor Gogny, "respectant l’histoire commune de plus de 170 ans des populations indigènes/autochtones et des écoles catholiques et [protestantes]" et "considérant que la politisation de ce dossier doit cesser, demande un rétablissement rapide de la situation ; que chaque province ainsi que le gouvernement remplisse leurs obligations sans léser les enfants et les familles."

Le Sénat coutumier "soutient les enseignements du privé, DDEC, Alliance scolaire et FELP, qui connaissent aujourd’hui des difficultés dont les origines sont parfaitement connues à savoir, une discrimination financière et un manque de volonté politique à maintenir "une carte scolaire" favorisant les écoles de proximité dans les tribus notamment." Il "demande qu’un nouveau cadre légal, assurant la parité à tous les niveaux, soit adopté par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie".

 

[9h01] Soutien émis également, mercredi, par la Cogetra, "solidaire avec le problème qui se pose à l’enseignement catholique". Pour son bureau, "il est anormal que ces dépenses ne soient pas financées de manière pérenne".

[8h59] Hier, communiqué émis par la Fédération des fonctionnaires. La "Fédé" y "déplore et dénonce l'immobilisme de nos élus [quels] qu'ils soient face à l'abandon flagrant de nos enfants de l'enseignement privé". Son bureau écrit : "De querelles politiques, aujourd'hui nos enfants et les salariés du secteur risquent d'en payer les pots cassés…sans que personnes n'en pèse réellement les conséquences." Et d'appeler à soutenir la mobilisation d'aujourd'hui.

[8h50] Depuis que la DDEC a sonné l’alarme, fin avril, les communiqués se succèdent. Ce matin, c’est le FLNKS qui a donné sa position sur le sujet. Dans un texte signé Patrick Jomessy, au nom du bureau politique, le front "tient à réaffirmer son soutien aux trois enseignements privés confessionnels qui, depuis plus d’un siècle, s’attachent à offrir, au travers des valeurs chrétiennes, une instruction à tous les enfants de ce pays sans aucune distinction". 

Dans le même temps, il "réitère son soutien au 17e gouvernement qui, depuis son entrée en fonction, s’est efforcé, sans répit, à rétablir un pays affecté par trente années d’immobilisme". Le FLNKS "se félicite des travaux enclenchés depuis 2022 avec les trois provinces et pilotés par le président Mapou au sein du Groupe de travail des présidents et exécutifs (GTPE) visant à clarifier et rationnaliser le financement de nos enseignements confessionnels".

En soulignant que "ce chantier nécessite un certain temps et une mise en œuvre progressive compte tenu des travaux que cela implique et des impacts notamment budgétaires sur les provinces et surtout la Nouvelle-Calédonie". Avec un tacle à la province Sud, accusée d’avoir diminué brusquement le montant de ses subventions à la DDEC, et de "manœuvre purement politicienne".

[8h43] Un sujet évoqué hier soir sur NC la 1ère dans l'émission A la Une. Elle était dédiée au projet éducatif calédonien (à voir ou revoir ici).

Au lieu de rassemblement, près du monument américain, avant le début de la marche.

[8h35] La raison de ce rassemblement qui semble d'ores et déjà réussi par le nombre de manifestants ? L'incertitude financière qui plane sur l'enseignement confessionnel en général, et en l'occurrence sur sa partie catholique. La DDEC clame qu'il lui manque 1,298 milliard de francs pour faire fonctionner toute l'année sa partie externat, restauration et internat. Elle en appelle aux institutions, qui se renvoient la balle. Explications dans cet article.

Le départ se prépare.

[8h30] Sur les banderoles, un message récurrent : "Défendons l’enseignement catholique, un héritage commun, un avenir partagé".

La délégation du collège Marcellin-Champagnat, établi de longue date dans un creux de la Vallée-des-Colons.

Il est placardé depuis plusieurs jours devant les différentes installations de la DDEC. La preuve avec cet album photo :

[8h25] Avant la marche, il était aussi prévu un temps de prière, par un diacre. Ambiance captée par un participant :

Parmi les centaines de personnes présentes, les personnels de l'école Saint-Joseph-de-Cluny, à La Conception et de sa petite sœur, l'école de Saint-Louis. Au Mont-Dore, la DDEC a une implantation historique. 

Le personnel des deux écoles catholiques mondoriennes est présent.

[8h15] La pluie n'a pas empêché les participants de venir nombreux à ce rendez-vous. Des directrices et directeurs, des enseignantes et enseignants, d'autres membres du personnel, des parents, des enfants, des anciens… Tous rassemblés dans une ambiance calme, détendue voire familiale, en attendant le départ, vers 9 heures. Au son de klaxons qui marquent la solidarité d'automobilistes.  

Même l'école Saint-Joseph d'Ouvéa est représentée !

[7h27] Un car est arrivé à la Moselle en provenance de la côte Est avec, à bord, une soixantaine de personnes. En Nouvelle-Calédonie, environ 12 000 élèves sont inscrits dans un établissement catholique, de la maternelle jusqu’au lycée. Des structures aussi bien établies en tribu que dans les quartiers Sud de Nouméa. A l'échelle des effectifs calédoniens, ça représente un élève sur cinq à cette rentrée.

Au rendez-vous, ces membres des communautés éducatives des écoles nouméennes Anne-Marie-Javouhey et Bon pasteur à la Vallée-du-Tir.

[7h16] Bienvenue dans cet article consacré à la "marche pacifique" organisée par la DDEC aujourd’hui. Un appel à mobilisation exceptionnel à suivre ici et sur nos antennes. La Direction diocésaine de l'enseignement catholique a donné rendez-vous à ses "communautés éducatives" à partir de 7 heures à Nouméa, et les participants ont commencé à affluer à hauteur du Monument américain situé baie de la Moselle. Pour l'occasion, tous ses établissements et infrastructures sont fermés.