Le FLNKS tient à Dumbéa un congrès capital

Au 42e congrès du FLNKS, le 23 mars 2024, à Dumbéa.
Rendez-vous politique crucial, ce week-end, à Dumbéa. Le Front de libération nationale kanak et socialiste a organisé son 42e congrès. UC, Palika, RDO, UPM : toutes ses composantes étaient présentes, ainsi que l’USTKE et le Parti travailliste. L’enjeu, définir une stratégie commune quant à l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et l’actualité politico-institutionnelle. À commencer par la réforme de la Constitution destinée à dégeler le corps électoral.

Comment parvenir à ce que la mouvance indépendantiste parle d’une même voix ? Le FLNKS a ouvert son 42e congrès samedi matin, à Dumbéa rivière sur le site appelé Kaimolo, un an après celui tenu à Nouméa fin février 2023. Il a commencé par les gestes de coutume avec les représentants des partis qui composent le front. Tous participent : Union calédonienne, Parti de libération kanak, Rassemblement démocratique océanien et Union progressiste en Mélanésie. Mais aussi l’USTKE et le Parti travailliste. Soit plusieurs centaines de personnes rassemblées pour un ordre du jour chargé. 

"Tentative de passage en force"

L’un des grands enjeux de ce rendez-vous politique majeur ? Définir une stratégie, notamment pour contrer le projet de loi constitutionnelle visant à dégeler le corps électoral provincial. Sachant que les derniers mois ont été marqués par des positions différentes, entre composantes du front indépendantiste. Le message d’ores et déjà envoyé depuis Dumbéa se veut très clair : les cadres du FLNKS évoquent une “énième tentative de passage en force” à laquelle ils comptent "faire échec”. Le Front de libération nationale kanak et socialiste va tenter d’avoir le soutien, aussi bien de représentants régionaux qu’internationaux. L’appui de l’ONU est impératif, ont estimé ses représentants.

Pascal Sawa de l'Union calédonienne durant le 42e congrès du FLNKS, à Dumbéa, le 23 mars 2024.

Un texte examiné par les sénateurs mardi

Le projet de loi sur le dégel du corps électoral a commencé son cheminement parlementaire et doit être examiné par les sénateurs en séance publique mardi 26 mars. À la base, il propose que le vote pour les assemblées de province, et le Congrès qui en découle, soit possible pour les “électeurs qui, inscrits sur la liste électorale générale de Nouvelle-Calédonie, y sont nés ou y sont domiciliés depuis au moins dix années”. L'État et les mouvements non indépendantistes sont favorables à l'ouverture.

Amendements et motion

Selon le Sénat, de nombreux amendements ont déjà été déposés pour modifier le projet de loi. Dont huit par le sénateur indépendantiste Robert Xowie, seul ou avec son groupe Communiste républicain citoyen et écologiste - Kanaky. L'élu issu de l’Union calédonienne a même initié une motion pour s'opposer à l'examen du texte.

Le congrès du FLNKS devait passer en revue d’autres manières d'occuper l'espace public sur ce sujet explosif. À l’instar des actions menées par la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain. Il a déroulé l'ordre du jour suivant : 

  • les discussions sur l’avenir ;
  • les relations extérieures ;
  • l’unité des indépendantistes et la mobilisation ;
  • l’actualité politique et institutionnelle.

Tout un contexte

L'issue du congrès promet d'être scrutée par l'Etat et le camp non indépendantiste. Il a lieu dans un contexte d'autant plus spécial que d'autres enjeux s'entremêlent. 

Le reportage d'Aiata Tarahu et Cédric Michaut

©nouvellecaledonie

Pascal Sawa sera l'invité politique du JT ce dimanche, à 19h30, sur NC la 1ère