Le parc naturel de la mer de Corail a fêté ses 8 ans

D'une superficie de 1,3 million de km2, le parc naturel de la mer de Corail abrite le tiers des récifs les plus préservés de la planète.
Huit ans après sa création, où on est-on du parc naturel de la mer de Corail ? Véritable patrimoine calédoniens, il est aussi une source essentielle d’informations, pour le reste du monde marin.

C’est en 2008 que la genèse du parc naturel de la mer de Corail a pris forme, au moment de l’inscription des lagons de Nouvelle-Calédonie au patrimoine mondial de l’Unesco. Le 4 septembre 2012, la Nouvelle-Calédonie annonçait son intention de se doter d'un parc naturel couvrant tout son espace maritime. Et le 23 avril 2014, le parc naturel de la mer de Corail voyait finalement le jour. Le parc recense 2 000 espèces de poissons et accueille une biodiversité exceptionnelle. C'est la seconde plus vaste aire marine protégée au monde, après celle d'Hawaï.

Le tiers des récifs les plus préservés de la planète

"La Nouvelle-Calédonie a une responsabilité qui est très importante à l'égard de son propre pays, mais également de la région et du monde, puisqu'elle abrite plus du tiers des récifs qui sont considérés comme les plus proches de l'état sauvage, de l'état originel", explique Manuel Ducrocq, chef de service au service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche. "A l'échelle de la planète, il n'y a plus que 1,5% des récifs qui sont considérés comme sauvages et la Nouvelle-Calédonie en abrite 30%. C'est énorme."

Une assise juridique et réglementaire retrouvée

Une réserve protégée qui a perdu ce privilège, en octobre 2020. La conséquence d’une plainte déposée par une société de pêche locale, qui a abouti à l'annulation d'une délibération de 2011 qui permet la création d’aires marines protégées, en Nouvelle-Calédonie. "Il a fallu reprendre les textes. La norme juridique qui convenait, c'était celle d'une loi de pays. Elle a été prise et voté à l'unanimité des membres du Congrès et a été promulguée, par le haut-commissaire, le 12 janvier 2022. Une délibération d'application a été prise, dans la foulée, le 24 février", précise Manuel Ducrocq. "Depuis, nous sommes en capacité de redonner à ce parc une assise juridique et réglementaire."

Renforcer la protection des monts sous-marins

Avec la création d’un comité de gestion, en 2015, qui comprend le président du gouvernement, le haut- commissaire, les institutions, les coutumiers, la société civile, et les acteurs socio-professionnels, le bilan global du parc est plutôt positif. Ce comité prévoit de renforcer la protection des monts sous-marins, puis aux îles hautes, et de définir les modalités des espaces à fort enjeux.

Ecoutez Manuel Ducrocq, chef de service du parc naturel de la mer de Corail, au micro de Natacha Lassauce Cognard et Cédric Michaut :

La vigilance des associations

Malgré la création de réserves naturelles ou intégrales, soit 31 000 km2 de zones récifales et d’îles éloignées à protéger, Action Biosphère relève quatre points à surveiller de près :

  • les prises accidentelles d’espèces menacées d’extinction lors des campagnes de pêche hauturières
  • le tourisme de masse
  • les recherches scientifiques dont l’impact est sous- évalué
  • l’exploration et l’exploitation des fonds sous-marins

Les dates clés de la vie du parc de la mer de Corail

  • 2008 : six sites calédoniens sont inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Plus de 15 700 km2 font l'objet d'une protection particulière.
  • 2012 : le 4 septembre, la Nouvelle-Calédonie annonce au Forum des îles du Pacifique son intention de se doter d'un parc naturel couvrant son espace maritime.
  • 2014 : création du parc naturel de la mer de Corail, le 23 avril.
  • 2015 : mise en place d'un comité de gestion.
  • 2018 : le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie classe les récifs coralliens en réserve naturelle ou intégrale.
  • 2022 : le 12 janvier, le Congrès adopte la loi de pays n°2022-1 relative à la protection des aires marines de Nouvelle-Calédonie et sa délibération d'application.

Retrouvez, prochainement, le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Cédric Michaut.