Opposition à la "taxe carburant” : la détermination des transporteurs du Nord reste intacte

A Koné, l'opposition à la taxe carburant ne faiblit pas.
Dans le Nord, les opposants à la "taxe carburant” sont plus que jamais mobilisés. Ce mardi, ils tiennent un barrage filtrant au niveau du rond-point de la BNC, entre Koné et Pouembout. Ordre est donné de ne pas laisser passer les camions-citernes, qui ne ravitaillent pas les stations-service prioritaires.

Ils ont quitté le rond-point de la province Nord pour s’installer un peu plus loin, entre Koné et Pouembout, un lieu plus stratégique puisqu’impossible à contourner pour les automobilistes. Les transporteurs du Nord sont plus que jamais déterminés à montrer leur opposition à la taxe sur l’équilibre tarifaire qui, si elle était adoptée, pourrait s’appliquer sur les carburants avec l'objectif de rembourser les dettes de la Nouvelle-Calédonie à Enercal.  

On ne va pas encore nous mettre des taxes alors qu’on n’a plus de travail. 

Nathalie Ben Larbi, chauffeur de poids-lourd à Koné

En temps normal, je passe dix heures dans mon camion. Si je suis là, c’est parce que je n’ai plus de travail”, explique Nathalie Ben Larbi, chauffeur de poids lourd. Depuis la mise en sommeil de l’usine du Nord, elle n’a presque plus de contrats. La perspective d’une nouvelle taxe inquiète, peut-être encore plus qu’ailleurs.

Le reportage de Brice Bachon et Camille Mosnier, ce lundi 25 mars, à Koné :

©nouvellecaledonie

Un début de désunion ?

Alors, ce mardi, les manifestants ont choisi de durcir un peu le mouvement en stoppant les automobilistes avec un barrage levé toutes les quinze minutes. Ordre est donné de ne pas laisser passer les camions-citernes, qui ne ravitaillent pas les stations-service prioritaires. Une décision qui ne semble pas faire l'unanimité au sein du mouvement. Les consignes données par Nouméa étaient en effet de maintenir la pression sans la durcir mais sans la relâcher. 

A Koné, les opposants à la taxe carburant ont mis en place un barrage routier, levé toutes les quinze minutes.

On ne peut pas contenir définitivement des gens qui veulent se mobiliser”, commentait cependant Jean-Christophe Niautou, l’un des membres fondateurs du collectif Agissons solidaires, sur l’antenne radio de NC la 1ère, annonçant que “des mobilisations se préparent dans des villages de Brousse”. Outre à Koné-Pouembout, il y en a déjà à La Foa et Boulouparis.  

Le pacte nickel, une solution ? 

Il y a des choses avec lesquelles nous sommes en phase avec le gouvernement Mapou. Nous sommes effectivement pour une réforme fiscale liée au pacte nickel puisqu’il faut que la Nouvelle-Calédonie participe au financement de ce pacte”, précise-t-il. Cette réforme fiscale, de la TGC, pourrait permettre au gouvernement “de disposer d’une manne financière qui pourrait peut-être aussi aider Enercal cette année”, a suggéré Louis Mapou lors de sa conférence de presse, lundi matin.  

Nous sommes aussi pour une relance économique de ce pays, nous nous sommes engagés à travailler sur un pacte économique avec son gouvernement”, ajoute Christophe Niautou. “Mais nous n’avons pas été entendus sur la pause des réformes fiscales”, d’où la poursuite du mouvement.  

Une opération escargot à Magenta

Lundi soir, les consignes étaient de maintenir le dispositif, c’est-à-dire de filtrer l’accès aux dépôts de carburant de la capitale et de ralentir la circulation sans la bloquer. Cette dernière a d’ailleurs été plutôt fluide à Nouméa malgré la présence de camions sur une voie de circulation au niveau des ronds-points de Papeete et Forest. A noter, également, une opération escargot rue Gervolino, à Magenta, vers 9 heures.  

Opération escargot à Magenta, Nouméa, le 26 mars 2024, durant la mobilisation contre la "taxe carburant".