Environnement et insertion : le centre de détention de Koné sort de terre

Depuis novembre 2019, le chantier du centre de détention est lancé dans le Nord. Le deuxième établissement pénitentiaire de Nouvelle-Calédonie sera moderne et centré sur la réinsertion. Une visite de chantier s'est déroulée ce jeudi en présence des représentants des institutions. 
A Koné, dans le lotissement Païamboué, la phase de gros oeuvre est en cours pour donner forme au futur centre de détention. Depuis la fin du confinement, les travaux ont pu reprendre et des grues s'élèvent au milieu des pâturages, sur une pente de colline, face au lagon, sur un terrain de plus de 6 hectares. Le projet, attendu depuis plusieurs années, inclut la construction de 16 bâtiments pour accueillir 120 pensionnaires.
 
 

Vers la réinsertion 

L'établissement conçu pour être éco-responsable, à ventilation naturelle, demande un budget de 6,4 milliards de francs. Un aspect qui se double d'une volonté de travailler à la réinsertion des détenus. "L'esprit qui a présidé est celui de la préparation à la sortie en vue de la réinsertion, explique Nathalie Boissou-Comtois, directrice des services pénitentiaires. Donc ce qui est important, c'est qu'il s'agit d'un centre de détention au sein duquel il va y avoir des régimes de détention différenciés."
 
Nathalie Boissou-Comtois, directrice des services pénitentiaires, a participé à la visite du chantier

 

Projet moderne

Héritage de la pénitentiaire et à cheval sur trois siècles, le Camp-Est de Nouville ne peut plus répondre seul à la mission de la prison, celle de punir certes, mais aussi aujourd'hui de s'ouvrir vers de nouvelles voies. Salle de sport et zone de maraîchage par exemple, font partie intégrante du projet, manifestation d'une conception moderne de la détention. 

Laurent Prévost, haut-commissaire, a visité le chantier pour un point d'étape et salue ces évolutions. "Le Camp-Est et Koné sont deux générations d'établissements, c'est évident, un ancien et un qui est en train de se construire."

Heureusement que le centre de Koné va intégrer d'autres conceptions de ce qu'est aujourd'hui la réalisation des centres de détention. Il ne faut pas opposer les deux structures, elles sont complémentaires.
- Laurent Prévost, haut-commissaire de la République

 

Un projet mieux accepté

Une prison aménagée pour les courtes peines et dans laquelle est intégrée une démarche vers l'insertion : le modèle n'est pas unique et existe notamment déjà en Métropole. Mais la volonté d'en ouvrir une à Koné a pu surprendre. Expliquer le projet permet de le faire mieux accepter. "S'il faut une prison comme celle qui se construit aujourd'hui pour les aménagements des peines, reconnait Thierry Gowecee, le maire de Koné, je pense que les gens comprendront maintenant."

 


 

Thierry Gowece, le maire de Koné

Une centaine d'emplois

En plus d'offrir un relai à l'établissement du sud et de permettre un rapprochement entre les détenus et leurs familles, le futur centre de détention sera pourvoyeur d'emplois. Des postes qui devraient bénéficier avant-tout aux Calédoniens par l'adaptation du concours national, précisait Nadeige Faivre-Wackentaler, vice-présidente de la province Nord.  

Il y a plus d'une centaine d'emplois à la clé !
- Nadeige Faivre-Wackenthaler, vice-présidente de la province Nord


"On a accompagné tous ces sujets-là depuis des années pour que notre population du nord puisse en bénéficier. Nous sommes en phase de préparation à ce concours qui est assez innovant, puisque c'est un concours national, mais qui va s'organiser sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie."

Le centre de détention de Koné devrait accueillir ses premiers détenus en 2022. 

Le reportage de Gilbert Assawa et David Sigal :
 
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