[MIS A JOUR] Après les incendies lundi soir, en début de cette semaine, sur le site de Goro, les équipes de Vale NC ont fait savoir qu'ils luttaient eux aussi contre le risque de pollution causé par les actes de sabotage.
Ils ont notamment procédé à plusieurs opérations de terrain :
- Reconnaissances sur le terrain sous la protection des forces de gendarmerie ;
- Installation de boudins absorbants aux endroits où certains écoulements sont encore possibles ;
- Inventaire du stockage incendié (huiles et lubrifiants) ;
- Échantillonnages d’eau effectués dans une large zone autour de la pollution
Ouverture d'une enquête pour incendie volontaire
Vale NC n'en est pas à son premier incident du genre. Cette fois-ci encore, les flammes ont fait de gros dégâts. L'incendie de ce lundi 14 décembre a ravagé un stock de pneus, une partie du bâtiment administratif ainsi qu'un côté des ateliers de maintenance et du magasin d’outillage. Les reconnaissances effectuées en fin de journée par les équipes de Vale NC montrent qu’il s’agit d'un acte de vandalisme. Le procureur indique qu'une enquête est ouverte pour incendie volontaire. Des individus qui bloquent le site depuis plusieurs semaines, ont incendié hier soir des installations du centre industriel minier notamment des bureaux, une réserve d’huile et des pneus. Donc ce sont des actes de vandalisme et des dégradations extrêmement graves. Avant de mettre le feu, des dégradations ont été commises, notamment une tranchée ainsi qu’une coupure de l’arrivée d’eau pour ralentir l’intervention des sapeurs-pompiers
Plusieurs engins ont été également été touchés par les flammes. Selon Robert Atiti, président du GIE des entreprises de Yaté, une dizaine de véhicules légers a brûlé, ils appartenaient à l’industriel et à ses sous-traitants. Les plus gros engins étaient des véhicules réformés. Vale NC n'a pas encore communiqué une évaluation chiffrée des dégâts.
Maîtriser le risque industriel et environnemental
La gendarmerie, les équipes de la sécurité civile et la brigade d’intervention de l’usine du Sud ont maîtrisé le risque industriel, pour préserver les salariés, l’outil de travail mais aussi l’environnement. Vale indique que plusieurs mètres cubes se sont déversés dans la rivière Kwé.Pour augmenter les dégâts, des vannes ont été ouvertes sur des cuves d’huiles et d’hydrocarbures c’est pour ça que depuis ce matin, nous travaillons en étroite collaboration avec les services spécialisés de la sécurité civile pour contenir cette pollution
La sécurité civile a mis en oeuvre des moyens maritimes, aériens et terrestres pour une reconnaissance du risque environnemental. Des experts de la brigade d’intervention de l’usine ont également travaillé sur place pour limiter l’impact sur l’environnement, en positionnant des barrages sur le cours d'eau ou à l'embouchure de la baie de Kwé.
À 17h45 ce mardi soir, la sécurité civile indique que ces missions de reconnaissance, menées tout au long de la journée à l’aide de drones et de l’hélicoptère de la sécurité civile, confirment la présence de traces résiduelles d’huiles dans le lit de la rivière Kwé. "Pour l’instant, aucun impact sur la faune et la flore n’a été observé. Des prélèvements ont été effectués à différents points de la rivière, afin de quantifier la concentration de la pollution dans l’eau." Le site reste sous surveillance, les investigations se poursuivront demain si nécessaire.
La province Sud porte plainte
Dans un communiqué envoyé ce mardi, la province Sud indique qu'elle a déposé une plainte contre "ces actes criminels et le fera systématiquement chaque fois que ses intérêts seront touchés."L’exécutif de la province Sud en appelle, "une bonne fois pour toutes", à la raison et à l’arrêt immédiat de toutes destructions et dégradations des sites et de la nature préservée du grand Sud.
Le reportage de Louis Perin et de Claude Lindor.