Le Régiment de marine du Pacifique a un nouveau chef de corps, de nouveaux personnels affectés, de nouvelles unités en mission de courte durée... Un ballet annuel, qui a été compliqué par la crise sanitaire. Le lieutenant-colonel François Lorvoire a succédé au colonel Emmanuel Dubois.
F.T. •
Dans les quartiers à forte présence militaire, on connaît ça par cœur : de Plum à Tontouta en passant par la pointe Chaleix et celle de l’Artillerie, chaque milieu d’année rime avec «PAM». Quand vient le temps du «plan annuel de mutation», des personnels de l’armée quittent la Calédonie, d’autres y atterrissent, des établissements scolaires perdent des élèves et en accueillent de nouveaux...
Mise en place plus compliquée
Un air connu qui doit composer avec la pandémie de Covid-19 : le ballet des partants et des arrivants s’avère particulièrement stressant. «Pour ceux qui viennent en famille, ça a compliqué la mise en place. On a su au dernier moment les dates», note le lieutenant-colonel François Lorvoire.
Passation de commandement
L’officier a pris vendredi dernier les rênes du Régiment d'infanterie de marine du Pacifique, une semaine après avoir lui-même terminé un confinement à l’hôtel. L’homme, qui vit sa première affectation outre-mer, arrive de l’Etat-major de l’armée de terre à Paris.
Tu es désormais à la tête du plus beau régiment du monde.
- Le général Barrera au nouveau chef de corps du Rimap-NC
Outre 150 réservistes, le Rimap-NC compte environ 700 personnels militaires et civils, basés au camp Broche de Plum, également à Nandaï et un peu au quartier Gribeauval de Nouméa. Le chassé-croisé du PAM n’est pas tout à fait achevé. «Ça va s’étaler. Le gros des échanges sera terminé en août. On aura fini toutes les mutations en septembre», pose le lieutenant-colonel Lorvoire.
Relève en «quatorzaine»
Dans ce contexte d'épidémie et d’aérien contraint, il fallait aussi assurer la rotation des unités qui arment pour quatre mois les compagnies tournantes. Les actifs en mission de courte durée représentent les trois-quarts des effectifs. La «quatorzaine» vient d’être effectuée en caserne par les troupes fraîches, issues du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine, du 35e régiment d’infanterie, du 3e régiment du génie ou du 1er régiment d’infanterie de marine.
Avant de s’envoler vers le Commandement pour les opérations interarmées, à Paris, il a été salué avec force éloges pour ses deux ans à la tête du régiment. De son affectation calédonienne, le colonel Dubois retient «des années intenses avec énormément de chantiers et une surprise au milieu, la crise Covid». L’un des fils conducteurs : faire des installations du Rimap-NC un lieu d’entraînement de référence dans le Pacifique. «C’est un tout : des infrastructures opérationnelles, du matériel, des infrastructures d’hébergement, des moyens de communication», a énuméré le chef de corps sortant.
«A titre personnel, je suis très heureux de venir servir ici en Nouvelle-Calédonie», ajoute le lieutenant-colonel Lorvoire, qui apprécie notamment d’avoir été accueilli par les «scouts» kanak du régiment. Marque du lien persistant avec l’ancien bataillon du Pacifique, le président du Sénat coutumier et des coutumiers du pays drubea-kapumë assistaient à la passation de commandement. Tout comme le maire du Mont-Dore.
«Une réalité»
Très ému lors de cette soirée particulière, le colonel Dubois a rendu hommage au soldat de première classe Tojohasina Razafintsalama. «Ce que l’on fait ici, se préparer (quand on ne fait pas a la guerre, on s’y prépare), c’est une réalité», a-t-il insisté. Le jeune homme a été tué jeudi dernier, lors de combats au Mali. Il était passé par Plum, l’an dernier, en mission de courte durée.