Alors que six personnalités de l'Ican et du collectif Usine du Sud = usine pays se trouvaient au palais de justice, vendredi, à Nouméa, une manifestation de soutien s'est établie à hauteur du tribunal, entre autres réactions.
Après le trottoir en face de la caserne Meunier jeudi, les alentours du tribunal vendredi. C'est là que se sont massés les manifestants venus soutenir les six personnalités de l'Ican et du collectif Usup qui ont été présentées à la justice après 96 heures de garde à vue. En milieu de matinée, environ 70 personnes étaient présentes : politiques indépendantistes comme Louis Mapou, coutumiers, membres de l'Instance coutumière autochtone de négociation ainsi que du collectif... Des chapiteaux ont été installés devant le palais de justice, pour distribuer un café et à manger aux personnes mobilisées. Preuve que le groupement comptait rester en place un long moment.
Soutien exprimé depuis Unia...
Un soutien exprimé par le conseil des chefs de clan d'Unia, tribu de Yaté dont est originaire Raphaël Mapou. Dans un communiqué signé du secrétaire, Lambert Tara, et du grand chef, Djawari Bonnaventure, il "demande la libération sans condition pour toutes les personnes incriminées car [elles] n'ont fait qu'obéir au mot d'ordre coutumier lancé par les chefferies du Sud".
Le conseil reconnaît , et "déplore", que "des exactions dans le cadre de débordements spontanés ont été commises". Mais estime que "le conflit sur l'usine du Sud est résolu et cela grâce en partie aux membres de l'Ican et du comité Rhéébù Nùù (…) maintenant considérés comme des terroristes". A noter cette précision apportée par le procureur, "qu’il ne s’agit aucunement d’infractions à caractère terroriste".
…et le conseil d'aire
Dans l'après-midi du vendredi 7 mai, place à un communiqué de l'aire Drubea-Kapumë. Son conseil coutumier argumente que l'Ican "a toujours préconisé l'apaisement et le dialogue depuis la genèse du conflit", "n'a jamais incité, ni même envisagé la mise en œuvre d'action violente ou de destruction" et "a toujours fait le choix de coopérer avec les forces de l'ordre pour la résolution du conflit". Il se dit donc "indigné par les décisions prises par les plus hautes instances de la justice française en Nouvelle-Calédonie", et en appelle à la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.