"Ayons confiance, on va y arriver", le message optimiste du ministre des Outre-Mer aux Calédoniens

Le ministre délégué en charge de l'Outre-mer Jean-François Carenco en compagnie de Louis Mapou, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, mercredi 14 septembre, à Nouméa.
Le ministre des Outre-mer a annoncé que loyalistes et indépendantistes devraient se retrouver à Paris, sans doute en octobre, pour des discussions avec l'état, d'abord en bilatérales puis à trois. Annonce faite au dernier jour de sa visite en Nouvelle-Calédonie au JT de NC la 1ère ce jeudi. Retour sur trois jours de rencontre et d'écoute.

Jean-François Carenco poursuit sa visite officielle en Nouvelle-Calédonie par deux jours de rencontres à Nouméa, en province Sud, après des séquences en province des Iles et en province Nord.

Rentré de Koné, la veille au soir, le ministre délégué en charge des Outre-mer a rencontré les membres du Conseil économique, social et environnementale. Il a ensuite reçu à dîner des membres de la société civile, parmi lesquels le responsable du dispositif de formation Cadre avenir, le directeur du Théâtre de l'île, des chefs d'entreprise et des médecins du Centre hospitalier territorial (CHT). L'occasion certainement pour eux d'évoquer la pénurie de professionnels de santé et les agressions qui se multiplient à leur encontre.

A l'issue d'une journée marquée par la polémique autour du report du référendum de projet, Jean-François Carenco a rappelé le but de son séjour. La priorité est de recueillir les avis de tous avant de s'entretenir avec Emmanuel Macron, le 23 septembre prochain. "La mission que m'a donnée le président de la République, c'est de trouver les voies et moyens de l'après Accord de Nouméa, de l'après référendum", résume-t-il.

Ecoutez-le, au micro de Dave Waheo-Hnasson et Franck Vergès :

©nouvellecaledonie

Une visite du centre pénitentiaire

Mercredi 14 septembre, le ministre délégué a débuté sa journée en se rendant au Camp-Est, à Nouville. Avenue James-Cook, des membres du collectif des familles de policiers qui souhaitent le retour des policiers calédoniens affectés en Métropole ont tenté de l'interpeller, en brandissant panneaux et banderoles.

Des familles de policiers calédoniens qui demandent à être intégrés aux forces de l'ordre sur le Caillou ont tenté d'interpeller le ministre délégué.

Ecoutez Ponove Keletaona, coordinateur du collectif familial d'aide au retour, au micro de Valentin Deleforterie :

Deux heures au siège du gouvernement

Jean-François Carenco a poursuivi par une rencontre au siège du gouvernement, rue Gallieni. La réunion a duré deux heures, soit le double de ce qui était prévu. Chaque membre de l'exécutif local a eu l'occasion de se présenter, de faire part de ses préoccupations. "Merci pour ce que vous avez délivré comme message. Nous allons essayer de prendre notre part, parce que c'est important que le pays s'en sorte", est intervenu Louis Mapou, en remettant une hache ostensoir au ministre délégué. Le président du 17e gouvernement a évoqué "une belle rencontre".

Questions économiques, environnementales, relations extérieures, nombreux sont les dossiers, les compétences qui se chevauchent avec l'Etat. "Nous sommes sur un système de souveraineté partagée en Nouvelle-Calédonie et il y a beaucoup de sujets sur lesquels nous échangeons en permanence avec l'Etat", contextualise Louis-Mapou.

La date du prochain référendum de projet et le calendrier institutionnel ont également été abordés. "L'idée, ce n'est pas de se mobiliser sur une date précise et sur un vocabulaire précis (…) mais de rappeler que nous sommes dans un calendrier serré, ce que nous avons vraiment appuyé sur les aspects économiques. Il faut redonner de la visibilité aux Calédoniens", complète Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement.

Le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor :

©nouvellecaledonie

Un passage au Congrès

Le ministre a également été reçu au Congrès, où l'attendaient les élus du bureau. Pour le président de l'institution, Roch Wamytan, les échanges ont été fructueux, tant sur les dossiers en cours, comme la réforme fiscale, que sur l'avenir institutionnel.

Ecoutez ce dernier, au micro de Bernard Lassauce et Claude Lindor :

©nouvellecaledonie

Une discussion avec les élus de la province Sud

L'emploi du temps du représentant de l'Etat l'a ensuite conduit route de l'Artillerie, à l'assemblée de la province Sud. Il a tenu à se repositionner par rapport à son ministre de tutelle Gérald Darmanin.

A ceux qui ont dit que je suis un ministre au rabais (…) l'histoire démontre que c'est quand il y a des binômes comme ça que l'on progresse le plus.

Jean-François Carenco

Philippe Blaise, premier vice-président de l'institution, a fait passer ses messages concernant la nécessité de revoir le corps électoral gelé et la clé de répartition. Un rappel de convictions assorti d'une volonté de retrouver la voie du dialogue. "L'esprit de cette visite, et on le rejoint, c'est de revenir sur les rapports humains. On a été dans la confrontation avec les référendums. Cette page est tournée et il faut revenir à la Calédonie que l'on connaît, où tout le monde se connaît et où il y a parfois des liens familiaux", fait valoir l'hôte de cette séquence.

Le reportage d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel 

©nouvellecaledonie

Une dernière journée jeudi

Le ministre délégué en charge des Outre-mer a conclu sa journée de mercredi sur un entretien avec l'Association française des maires de Nouvelle-Calédonie (AFMNC). Et sur son agenda, d'autres rencontres encore depuis ce matin, au dernier jour de sa visite. Et notamment un petit-déjeuner avec les forces spirituelles et religieuses. Jean-François Carenco garde sa posture d'écoute et de recueil des différents points de vue.

Le reportage de Valentin Deleforterie :

Carenco, rencontre avec les religieux, Valentin Deleforterie

Mission

Encore une fois, le ministre a opté pour le même format que les derniers jours. Une réunion de groupe, cette fois-ci avec différents interlocuteurs issus de la sphère religieuse. C'est le cas, par exemple, du pasteur Beoun Cailhé de l'église évangélique libre de Nouvelle-Calédonie et des îles Loyauté. « Nous avons un travail très important à faire ici dans le pays", rapporte-t-il au terme de la rencontre, "c’est d’emmener des paroles de réconciliation, de paix et de pardon. On a parlé aussi de laïcité. Chacun a accepté le christianisme ici et c’est ce qui donne la paix dans les tribus, qui apaise les jeunes quand il y a des conflits ou des difficultés. Souvent les coutumiers sont là et l’église est là pour apporter la paix et c’est pour ça qu’il nous a demandé de faire ce travail ».

Une réunion au cours de laquelle certains ont également pu formuler leurs préoccupations au ministre, à l'exemple des musulmans de Nouvelle-Calédonie.

Je lui ai dit qu’il fallait décentraliser pour qu’on se prenne en main mais sans aller trop loin pour éviter des déviations et surtout que la France, qui applique la démocratie chez elle, l’applique aussi ici.

Daot Durovic, responsable de l'association de musulmans de NC

Et notez qu'après la réunion avec les responsables religieux, le ministre devait rencontrer des représentants des différentes communautés de la société calédonienne, certains élus encore, le Comité des sages ou encore le directeur du CHT.

Le reportage de Nicolas Fasquel et Erik Dufour au Comité des sages :

©nouvellecaledonie

Le bilan de la visite de Jean-François Carenco par Bernard Lassauce :

©nouvellecaledonie

Jean-François Carenco était l'invité du journal télévisé de NC la 1ère. Il a dressé un bilan plutôt positif de sa visite et des nombreuses rencontres effectuées au cours de son séjour.  Il s'est présenté comme l'homme du dialogue après la période des consultation qui a cristallisé les positions entre le camp du "non" et le camp du "oui" en disant qu'il avait renoué justement les fils de la discussions et annoncé dans la foulée la tenue d'un comité des partenaires courant octobre, en bilatérale avec chacune des parties d'abord puis en trilatérale donc entre les trois partenaires. 

Nous aurons l'occasion d'aller plus en détails dans l'interview qu'il a accordé à Lorelieï Aubry en direct sur notre antenne au cours du journal télévisé de ce jeudi 15 septembre.