Cette nuit aussi, apporte son lot de violence à Nouméa et dans le Grand Nouméa. À l’entrée de Nouville, le Camp-Est subit une mutinerie, a-t-on eu confirmation. Peu avant minuit, dans la nuit de mardi à mercredi, une intervention de la police nationale était en cours, dans la prison surpeuplée.
Lundi déjà, trois surveillants ont été brièvement pris en otage par des détenus. Les policiers du Raid ont été déployés pour les libérer. Roué de coups et grièvement blessé, l'un des trois agents a été hospitalisé.
Instauration d'un couvre-feu
Cela intervient alors que la Calédonie, plus précisément sa zone urbaine, est secouée par des exactions, des incidents et des heurts d'une extrême gravité, dans le sillage de la mobilisation indépendantiste contre l'ouverture du corps électoral. Le couvre-feu instauré jusqu’à 6 heures du matin dans les quatre villes principales s’est traduit par des rues désertes. Il n’a pas pour autant empêché les violences de continuer.
Série d'incendies
Toujours dans la nuit de mardi à mercredi, les Calédoniens sidérés ont appris le pillage et l’incendie du magasin Décathlon. Etablie à Dumbéa, l’enseigne fêtait ses dix ans d’implantation en Calédonie. A Nouméa, près des tours de Magenta, c’est le mur d’escalade en feu qui a illuminé le ciel nocturne. Des bâtiments enflammés parmi d’autres, comme cette entreprise de carrelage et les commerces attenants, près du foyer wallisien… Ou cette clinique vétérinaire du 6e Km, "dont les animaux ont pu être sauvés".
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Dans ce contexte anxiogène, des habitants constitués en milice ont eux aussi bravé le couvre-feu pour sécuriser eux-mêmes leur quartier respectif. Dans le Sud de Nouméa, au Faubourg-Blanchot, à Ouémo, à Tina… Quitte à empêcher la circulation.