Pacte pour le développement du Grand Sud : un comité des signataires auquel manquait un partenaire

Autour de la table, une partie des signataires du Pacte pour le développement durable du Grand sud : le collectif Rhéébu Nùù, les chefferies de l'aire Drubea-Kapumë et son conseil coutumier.
Presqu'un an d'activité de Prony Resources, le consortium présenté comme l'incarnation d'un nouveau modèle minier en Nouvelle-Calédonie. C'est dans ce contexte que les signataires du Pacte pour le développement du Grand Sud se sont réunis, vendredi 28 janvier, pour faire le point sur les trois structures qui lient l'industriel aux communautés locales.

Un comité des signataires s’est réuni. Celui-ci ne planche pas sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Il se penche sur le Pacte pour un développement durable du Grand Sud, cet accord significatif établi en septembre 2008 entre Vale Nouvelle-Calédonie et les communautés locales de la région. Treize ans et demi après sa signature, environ un an après la période de tensions et de heurts liées à la cession du site industriel, les partenaires avaient rendez-vous vendredi 28 janvier, à Dumbéa, dans la maison commune du GDPL Waka située au pic aux Chèvres.

Fondation, comité et association

L’occasion de faire le point sur les trois dispositifs qui concrétisent le pacte, et qui sont aujourd’hui en voie de restructuration : la Fondation Vale, le Comité consultatif coutumier environnemental et l’association pour le reboisement du Grand Sud. Sauf qu’autour de la table, ce vendredi matin, il n’y avait pas les membres désignés de Prony Resources. Le consortium qui a repris l’usine et la mine début 2021, avec ce nouveau modèle minier du Sud calédonien : il est détenu à 51% par des intérêts locaux, dont 9% doivent représenter les populations locales à travers un fonds de prévention des risques environnementaux et socioculturels.

Normaliser les relations ?

Les représentants de l’industriel qui n’ont pas fait le déplacement ? La réflexion sur la normalisation des relations entre les partenaires du pacte semble mal engagée. Une "absence" qualifiée de "regrettable" par John-Rock Tindao, qui préside le conseil coutumier de l’aire Drubea-Kapumë. "On attend la nomination de la nouvelle présidente-directrice générale, qui arrive sous peu. On a cette sensation que c'est une personne de dialogue (…) et c'est ce qu'on attend", ajoutait-il en évoquant la succession, pour mars 2022, de l’actuel PDG, Antonin Beurrier. En mars 2021, c’était la signature de l’accord politique marquant la fin du conflit usine du Sud.

Certains, dont l'industriel, ne sont pas dans l'esprit et l'âme de [cet accord politique]. C'est ce qui est regrettable pour tous les partenaires parce que nous sommes dans une position où on veut normaliser nos relations. On veut aller de l'avant. Et voilà, on ne peut le faire qu'avec tous les partenaires réunis.

John-Rock Tindao, président de l’aire Drubea-Kapumë

En attendant, il est question, concernant les structures du pacte, de budgets pas versés ou d’absence de contrats… Un conflit larvé qui perdure, et s’ajoute aux tracas en lien avec les procédures judiciaires dans le dossier Usine du Sud.

Un reportage de Bernard Lassauce et Michel Besse :

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Pour rappel, voyez aussi ce résumé du conflit politico-économique lié à l’usine du Sud, il est signé Sheïma Riahi :

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Invité du JT

Deux jours après le comité des signataires spécial pacte de développement, John-Rock Tindao était l’invité du journal télévisé sur NC la 1ère. Il a été question d’une visioconférence avec le groupe suisse Trafigura, actionnaire de Prony Resources à 19%. Et de la venue prochaine en Calédonie de Socrates Economou, directeur de sa branche nickel et cobalt.

Concernant l’actionnariat réservés aux populations locales, "on doit se voir sous un format séminaire fin mars-mi avril", a répondu le président de l’aire, "pour réfléchir sur les statuts qui vont régir ces 9% et ainsi, on pourra normaliser la chose avec tous nos partenaires, surtout les coutumiers".


Son entretien complet avec Nadine Goapana :

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