Le débat organisé au Sénat sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie a tourné autour des suggestions du sénateur LR pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve selon lui le pays.
"L’avenir institutionnel, politique et économique de la Nouvelle-Calédonie" était au coeur d’un débat ce mardi 4 mai au Sénat (vidéo de la séance à retrouver ici à partir de 01.00.00). Un débat organisé à l’initiative du groupe Les Républicains et de Pierre Frogier. Comme il l’avait indiqué à Nouméa le 29 avril, à la veille de son départ pour Paris, le sénateur de la Nouvelle-Calédonie a saisi l’occasion pour présenter un nouveau projet institutionnel qui prendrait la suite des Accords de Matignon et Nouméa.
Un bilan sévère de l’Accord de Nouméa
Pierre Frogier a d’abord dressé un bilan très sévère de l’Accord de Nouméa. Un accord "inachevé, incomplet, imparfait". Mais aussi "un acte manqué, et même dénaturé", selon lui par le gel du corps électoral.
Pour Pierre Frogier, la Calédonie se retrouve "dans une impasse". Avec ce constat : "Nous n’avons pas progressé dans la construction d’une communauté de destin".
Pour Pierre Frogier, le référendum "est un exercice inutile puisque aucun des deux camps ne se soumettra jamais aux convictions de l'autre et quelque soit le résultat, nos convictions et celles des indépendantistes ne varieront pas".
Les provinces au cœur du dispositif
Pierre Frogier propose cette expression qui peut sembler contradictoire, de "négocier un désaccord".
En clair, les pouvoirs des trois provinces seraient renforcés. "La collectivité de la Nouvelle-Calédonie sera composée de trois provinces dotées de la compétence de principe garantissant les différences d'identité de la Nouvelle Calédonie" explique ainsi le sénateur.
L’Etat conserverait les domaines régaliens (police, justice et Défense).
Et le gouvernement collégial serait remplacé par un collège médiateur, composé de représentants de l’Etat et des trois provinces.
Il s’agirait pour Pierre Frogier d’un mode d’organisation dans lequel les provinces seraient sur un pied d’égalité, pour apporter "des solutions d’aujourd’hui à un vieux problème".
Le résumé de Dave Waheo-Hnasson :
En savoir plus sur les propositions de Pierre Frogier avec le document ci-dessous :
La solution de Gérard Poadja
A l’opposé, l’autre sénateur calédonien, Gérard Poadja (Calédonie ensemble, apparenté Union Centriste), a défendu l’Accord de Nouméa, comme "le seul chemin possible" Pour lui, une partition effacerait 150 ans d’histoire commune. Il propose plutôt un troisième référendum de rassemblement, aux contours encore flous.
Le discours de Gérard Poadja à lire ci-dessous :
Les élus calédoniens à Paris à la fin du mois de mai
A l'invitation du Premier ministre Jean Castex, plusieurs dirigeants calédoniens indépendantistes et non indépendantistes doivent se rendre à Paris du 25 mai au 3 juin "pour parler de l'avenir" et tenter d'éclairer les conséquences du Oui ou du Non à l’indépendance.
Un rendez-vous parisien dont le contenu et les participants restent incertains. Le FLNKS a annoncé ce mercredi 5 mai qu'il ne se rendrait pas à Paris, estimant que les conditions ne sont pas réunies. Le Palika avait déjà laissé entendre le 18 avril dernier que les indépendantistes pourraient décliner l'invitation. Et d’autres encore, comme Calédonie ensemble, aimeraient discuter entre Calédoniens avant de partir à Paris.
Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, a lancé de son côté une série de visioconférences avec les groupes du Congrès pour préparer au mieux ce rendez-vous.
Retrouvez ci-dessous les réactions aux propositions de Pierre Frogier :