Plus que trois jours avant le premier tour des élections législatives. Parmi les 17 candidats en lice dans les deux circonscriptions, plusieurs tenaient leur meeting de clôture, ce jeudi. Avant eux, seuls dix députés calédoniens ont occupé un siège à l’Assemblée nationale, à Paris. Ce qui méritait un petit rappel historique.
#Coup d'œil dans le rétro
En 77 ans, la Nouvelle-Calédonie n’a connu que dix députés, mais le périmètre des élections législatives, lui, a évolué. Un rappel historique de William Kromwel.
C’est avec son statut de territoire d’Outre-mer que la Nouvelle-Calédonie entre à l’Assemblée nationale, en 1945. Elle compte alors une seule circonscription, qui comprend aussi les Nouvelles-Hébrides. Jusqu’en 1951, le centriste Roger Gervolino siège comme député. Maurice Lenormand lui succède, d’abord avec les indépendants d’Outre-mer, puis avec des formations de centre gauche. Alors qu’il est déclaré inéligible, en 1964, son suppléant Roch Pidjot prend le relais.
Egalement centriste, il sera réélu pour cinq mandats, jusqu’en 1986. Le temps de voir la Nouvelle-Calédonie divisée en deux circonscriptions, alors que les électeurs du Vanuatu ne votent plus : le pays devient indépendant en 1980. A partir de 1978, le deuxième député de la Nouvelle-Calédonie s’appelle Jacques Lafleur, qui est réélu sans discontinuer pour sept mandats, jusqu’en 2007. Il siège avec le RPR puis l’UMP. L’homme profite des deux années de retour à la circonscription unique, entre 86 et 88, pour passer de la deuxième à la première.
Maurice Nénou le rejoint sur les bancs de la droite dans l’hémicycle. Mais il décède au cours de son troisième mandat, se voyant alors remplacé par son suppléant Pierre Frogier. Celui-ci quittera l’assemblée en 2011 pour siéger au Sénat. En 2007, Gaël Yanno, ancien suppléant de Jacques Lafleur, est élu. Il ne fera qu’un mandat, étant battu cinq ans plus tard par Sonia Lagarde. Elle rejoindra le centre droit du Palais Bourbon, avec Philippe Gomès. Et Philippe Dunoyer la remplacera pour la dernière législature.
#Le débat, acte 2
A suivre, ce jeudi soir, à 20 h 20, sur NC la 1ère télé, notre débat de la seconde circonscription, qui comprend les communes de la Grande terre, à l’exception de Nouméa. Quatre des neuf candidats sont invités en plateau.
#Consignes de vote
Bianca Hénin prend position pour le duo Nicolas Metzdorf-Willy Gatuhau, dans la seconde circonscription. Dans un communiqué, l’ancienne élue du Front national fustige le choix de sa propre famille politique (devenue Rassemblement national) de choisir une indépendantiste comme suppléante. Une "alliance inacceptable", selon l’ancienne secrétaire fédérale du Front national.
Du côté des Insoumis, pas de candidat aux législatives sous l’étiquette de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale). Mais le mouvement de Jean-Luc Mélenchon apporte son soutien aux candidatures indépendantistes, souverainistes, dans les deux circonscriptions. Soit Wali Wahetra du FLNKS dans la première. Les Insoumis, en revanche, ne se prononcent pas en faveur d’une candidature, en particulier, parmi les deux proposées par les indépendantistes, dans la seconde. "Nous faisons confiance aux électeurs", écrivent-ils dans un communiqué.
#Le retour des bus
Nombreux sont les électeurs qui n’ont pas de moyen de transport pour aller voter, dimanche. Pour les aider à remplir leur devoir de citoyen, certaines communes mettent en place des navettes. A Poum, la mairie propose de transporter ses administrés vivant hors de la commune. Le bus, d’une capacité de 78 places, partira de la gare routière de Nouméa, à 4 heures du matin, avec plusieurs arrêts possibles à La Foa, Bourail, Koné... Il est réservé aux électeurs de Poum. Contact : 51 25 85.
#Portrait de Philippe Dunoyer
Candidat d’Ensemble ! Majorité présidentielle, le député sortant de 54 ans brigue un deuxième mandat dans la première circonscription. Portrait signé Malia-Losa Falelavaki.
Arrière-arrière-petit-fils du premier maire élu de Nouméa, Eugène Porcheron, Philippe Dunoyer est né le 11 janvier 1968 à Nouméa, où il effectue toute sa scolarité. Après des études supérieures en Métropole, titulaire d’une maîtrise en droit des affaires et d’un DESS en fiscalité, il rejoint la direction des services fiscaux de Nouvelle-Calédonie, en 1993.
Philippe Dunoyer intègre le cabinet du gouvernement de Marie-Noëlle Thémereau, fin 2004. Il est ensuite nommé directeur de l’Economie, de la formation et de l’emploi de la province Sud, en 2007. On le voit élu pour la première fois membre du gouvernement en 2009. Il a en charge les secteurs de la santé, de la famille, de la solidarité, du handicap et du logement.
Il pilote, entre autres, la construction du Médipôle, l’instauration du régime d’aide aux personnes handicapées, la création des minimums vieillesse ou encore la création du prêt à taux zéro. Conseiller provincial et membre du Congrès depuis mai 2014, Philippe Dunoyer est de nouveau membre du gouvernement de 2016 à 2017, en charge des secteurs du budget, des questions monétaires et du crédit. Il est également porte-parole de l’exécutif.
Elu pour la première fois député de la première circonscription en juin 2017, sous l’étiquette Calédonie ensemble, Philippe Dunoyer est candidat à sa propre succession, aux côtés, cette fois, de la majorité présidentielle. Sa suppléante s'avère Naïa Watéou, élue au Congrès, membre de l’union loyaliste.
>> Le candidat Dunoyer était l'invité du JT le dimanche 5 juin. Un entretien à retrouver ici.
#Portrait de Muneiko Haocas
Le MNIS présente sa candidate Muneiko Haocas, aux législatives, dans la deuxième circonscription. Cette démarche, en dehors de l’unité des indépendantistes, est motivée par une vision nouvelle, selon la présidente du parti. Son portrait avec Marguerite Poigoune.
Muneiko Haocas est née en 1990. Elle est originaire de la tribu de Josip, à Lifou, et mère d’un enfant. La jeune femme de 32 ans gère un bureau d’études en efficacité énergétique. Elle s’est aussi lancée dans l’accompagnement de la jeunesse. Muneiko a en poche un master dans le management de l’énergie, l’eau, l’environnement et les déchets. Diplôme qu’elle a obtenu lors de ses années d’étude en France. Elle y est restée cinq années de plus, pour travailler et a acquis de l’expérience.
Son séjour en France lui a permis de constituer un réseau, avec le monde associatif, politique et notamment avec les ministères de la culture, et des Outre-mer. Ce réseau conforte la jeune femme dans sa volonté de se lancer dans la politique et de se présenter aux législatives. Elle est candidate dans la deuxième circonscription et son suppléant est Simajané Yeiwié. Muneiko Haocas préside le MNIS (Mouvement nationaliste, indépendantiste et souverainiste) depuis 2020.
>> La candidate Haocas était l'invitée de la matinale radio vendredi 3 juin. Un entretien à retrouver ici.
#En campagne
Fin de campagne pour de nombreux candidats, trois jours avant le Jour J. Retour en images sur ces rencontres des candidats avec leurs électeurs.
- Ce soir, Virginie Ruffenach (LR), pour la première circonscription, tenait son meeting de clôture à la salle Venezia, à Nouméa. Voyez le reportage d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel :
- Philippe Dunoyer, le candidat de la majorité présidentielle dans la première circonscription, organisait son dernier meeting mercredi soir à Nouméa. L’occasion d’afficher la diversité de ses soutiens et de rappeler les mesures phares de son programme. Loreleï Aubry et Christian Favennec y étaient.
- En parallèle de cette soirée, Nicolas Metzdorf et son suppléant, Willy Gatuhau, candidats eux aussi de la majorité présidentielle, pour la seconde circonscription, donnaient hier leur dernier meeting, à Païta. Face à eux, plus de 275 personnes. Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry.
- Ce jeudi matin, Muneiko Haocas (MNIS) battait le pavé à Koumac, notamment au terrain de pétanque, où se tenait une réunion publique.
- Hier, au Mont-Dore, l'autre candidat du parti pour la seconde circonscription Thierry Santa, et sa suppléante Vanessa Wacapo, ont fait salle pleine au centre culturel. Une réunion publique à l'issue d'un long périple dans toute la seconde circonscription pour le candidat Les Républicains et sa suppléante. Retour sur l'évènement avec Erik Dufour, Alexandre Rosada et Lina Waka-Ceou.
- Et puis Pascal Lafleur, sans étiquette pour la première circonscription, est allé à la rencontre des électeurs, aujourd'hui, à l'occasion des Jeudis du centre-ville consacrés à Wallis-et-Futuna.
- L'équipe de Construire autrement était en meeting de clôture ce soir, au Fulton à Ducos.
- Dernier meeting également pour le Rassemblement national, ce jeudi soir, à la Casa del Sole, à Nouméa.
- La candidate du FLNKS de la première circonscription passait ce soir, au squat de Nouville la plaine.
- Jérémy Simon (Les Patriotes, première circonscription) tenait quant à lui meeting à l’espace municipal André-Rolly de Magenta.
#A l'agenda vendredi
- A 10 heures, Muneiko Haocas à Dumbéa, place du père Sagato d’Auteuil-Koutio, pour une réunion publique.
- A 17 heures, Wali Wahetra à Nouméa au squat Coca-Cola.
- A 18 heures, Thierry Santa au cinéma de Bourail.
#Sur nos antennes
NC la 1ère se mobilise en télé, en radio et sur le web pour faire vivre la campagne des législatives en Nouvelle-Calédonie :
- Carte interactive présentant les candidats et rubriques par circonscription.
- A 6h30, journal de campagne dans la matinale radio.
- Peu après 7 heures, invité de la matinale radio spéciale législative. Vendredi, place à Philippe Dunoyer. Ce jeudi, c'était Wali Wahetra.
- A midi ce vendredi, rubrique #onvousrépond sur notre site avec les questions des internautes aux candidats.
- Vers 19 heures en semaine, publication sur le site du journal de campagne numérique.
- A 19h30, journal de campagne dans le journal télévisé, sauf jeudi, du fait de la page culture.