Référendum 2021 : pourquoi le FLNKS souhaite le report de la troisième consultation

Message apparu au Mont-Dore, dans la traversée de Saint-Louis, le 5 octobre 2021.
Le FLNKS a réuni mercredi son bureau politique, par visio-conférence. Invité de la matinale radio, Jean Creugnet a expliqué à NC la 1ere pourquoi le mouvement indépendantiste ne souhaite pas maintenir, au 12 décembre, la consultation d'autodétermination.

La pandémie qui a fini par rattraper la Calédonie change la donne. L’organisation du troisième référendum à la date prévue, c’est-à-dire le 12 décembre 2021, divise une partie de la classe politique (à lire ici, et aussi là). Le bureau politique réuni, en visio-conférence, par le FLNKS, ce mercredi 6 octobre, s’est attardé sur la décision de demander à reporter la dernière consultation d’autodétermination. 

Jean Creugnet était l’Invité de la matinale radio sur NC la 1ere, ce jeudi (à écouter en cliquant sur ce lien). Au nom du "BP", il a expliqué la position du Front, qui s’appuie sur les ravages du coronavirus et son cortège de morts. "Nous estimons que le climat actuel et à venir est très anxiogène pour nos concitoyens. On est tous touchés", a-t-il déclaré à Charlotte Mestre. 

Aujourd’hui, on enterre nos défunts à la pelle rétro. C’est vraiment un choc psychologique violent. Il va falloir un temps pour que nos gens s’en remettent.

Jean Creugnet, pour le bureau politique du FLNKS

 

"Climat peu propice aux messages de campagne"

Le membre du groupe Uni au Congrès évoque "un climat peu propice à passer des messages de campagne". A la sortie du confinement, argumente-t-il, "l’esprit des Calédoniens ne sera pas à la chose politique. Il sera quasiment impossible de faire des réunions de proximité, encore moins des meetings publics. On ne va pas prendre le risque de déclencher de nouveaux clusters de cette maladie."

Si, aujourd'hui, le bureau politique du FLNKS, demande le report de cette date, c'est surtout parce qu'il nous semble malvenu de faire campagne au sein d'une Calédonie qui sortira meurtrie et divisée de cette crise sanitaire. 

Jean Creugnet


Boycott et recours ? "Rien n'a été décidé"

Le FLNKS craint l’impact de la crise Covid sur la mobilisation des électeurs. Il pose d’ores et déjà la question du taux de participation si la date du 12-12 est maintenue. Irait-on alors vers un appel au boycott ? Vers la contestation des résultats ? "Rien n’a été décidé sur ce sujet", assure Jean Creugnet. "Nous aviserons si nous ne sommes pas écoutés et surtout si la situation sanitaire devait continuer à perdurer. 

"L’objectif, c’est vraiment que cette consultation soit incontestée et incontestable. Si le taux de participation devait baisser et ne pas être à l’équivalent de ce qui a été fait précédemment, je pense qu’il y aura des recours", avance-t-il. "Nous pensons que (…) l’Etat en général sera sensible à la situation actuelle, sachant que nous avons jusqu'en septembre 2022 pour organiser ce scrutin. Nous comptons profiter de la présence du ministre de l’Outre-mer pour défendre ces positions."

L’Etat, les indépendantistes et les non-indépendantistes : notre objectif commun est que les résultats de ces consultations soient incontestables et incontestés. 

Jean Creugnet

 

"Comité des 24"

Cette demande de report devrait être par ailleurs évoquée, dès ce milieu de semaine, aux Nations-Unies auprès du "Comité des 24". Autres attentes du FLNKS concernant le séjour de Sébastien Lecornu : des précisions sur le format dans lequel cette discussion serait engagée (il privilégie la formule Comité des signataires) et bien sûr, la dimension financière de la crise sanitaire.