Alors que le MNSK s'est réuni dimanche en assemblée générale, son président Louis Kotra Uregei, à la tête du Parti travailliste, était invité du journal télévisé. Il a émis le souhait de participer aux discussions à Paris et réitéré son soutien à Louis Mapou pour la présidence du gouvernement.
Le Mouvement nationaliste pour la souveraineté de Kanaky était réuni en assemblée générale, dimanche 25 avril, à Nouméa, pour évoquer trois sujets en particulier : le dossier "Usine du Sud", le dix-septième gouvernement (toujours sans président) et l’invitation de l’Etat pour des discussions politiques à Paris du 25 mai au 3 juin. Louis Kotra Uregei, président du MNSK et du Parti travailliste qui en fait partie, était le soir-même invité du journal télévisé.
Prêt à aller discuter à Paris
Pour l’instant, a-t-il signalé, "on n’a pas d’invitation" pour la séquence de discussions politiques prévue dans un mois. "Mais si on est invités, on répondra présents", a-t-il été décidé lors de la réunion du MNSK. "Pour qu’on ne soit pas ici au pays [alors] que les discussions se passent à Paris et que des choses se décident sans qu’on le sache."
Pour un référendum en fin d’année prochaine
Le Parti travailliste et le MNSK souhaitent que la dernière consultation référendaire soit organisée "en deuxième partie 2022". Quant au signal qui sera envoyé aux militants, "on reste dans ce qu’on a voulu lors du dernier référendum, à savoir militer en faveur de l’indépendance : participer et appeler à voter «Oui»." Rappelons que le PT n’avait pas voulu participer au scrutin d'autodétermination en 2018, puis avait fait campagne pour celui de 2020.
Je pense que [le troisième référendum] sera l’occasion une fois de plus d’affirmer notre volonté d’indépendance. Et nous allons le faire à travers l’appel à voter "Oui".
Le gouvernement toujours sans président, "une situation dérangeante"
Le dirigeant indépendantiste espère que d'ici la séquence de discussions parisiennes, le dix-septième président aura un président. "Ce serait plus logique et ça mettrait fin à une situation qui, aujourd’hui, est dérangeante pour l’ensemble de la classe politique, pour le pays." Louis Kotra Uregei souligne toutefois qu'un tel blocage de l'exécutif s'est déjà produit dans le passé, entre loyalistes, et que "le déblocage de cette situation a pu se faire grâce aux indépendantistes".
La notion de responsabilité habite aussi les indépendantistes.
Soutien réitéré au candidat Louis Mapou
La présidence du dix-septième gouvernement reste à départager entre le candidat du groupe Uni, Louis Mapou, et Samuel Hnepeune, candidat de l'UC-FLNKS et Nationalistes avec Eveil océanien. Le dirigeant du Parti travailliste a répété dimanche sa préférence pour le premier. "Je reconnais les qualités de Samuel Hnepeune que j’ai côtoyé à la Sodil, longtemps. Mais là, il s’agit de la présidence du gouvernement et il faut que la marque indépendantiste soit forte", déclare Louis Kotra Uregei. "Louis Mapou a un passé politique qui plaide en sa faveur."
C’est la première fois que les indépendantistes sont majoritaires au gouvernement. La présidence est une représentation symbolique. C’est important que le nationalisme kanak, la revendication d’indépendance, soient matérialisés par quelqu’un qui est engagé depuis longtemps.
Usine du Sud : "Ce n’est pas un bon accord"
Les pluies et le confinement ayant retardé l'assemblée générale, c'est ce week-end que le MNSK a par ailleurs fait le point après la mobilisation dans le dossier Usine du Sud. Pour Louis Kotra Uregei, l'accord politique signé le 4 mars au Congrès "n'est pas un bon accord. D’abord par rapport à la présence de Trafigura et [d'Antonin] Beurrier. On a mobilisé beaucoup de gens, beaucoup de militants, contre leur présence et au sortir, non seulement, ils restent présents mais ils sont confortés dans l’actionnariat et au niveau du conseil d’administration", estime-t-il.
"Il y a aussi les avantages donnés à Trafigura, notamment sur la commercialisation, sur la commission qui va lui être versée chaque année... C’est quelque chose qui est incohérent." L'invité du JT a, enfin, déploré les licenciements et les poursuites engagés envers des acteurs de cette mobilisation.
Retrouvez son entretien avec Laurence Pourtau :