Le tourisme a été l’un des secteurs les plus durement éprouvés par la pandémie de Covid-19. Depuis le 1er décembre 2021, la Nouvelle-Calédonie a rouvert ses frontières, mais les arrivées se sont limitées à 12 450 touristes, soit une baisse de 60% par rapport à 2020, selon l’Institut de la statistique et des études économiques. A l’heure où les vols commerciaux et la promotion touristique reprennent, la reprise reste "timide", indique Julie Laronde, en raison principalement d’une "réouverture progressive des marchés émetteurs que sont l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Métropole, par une reprise progressive également du programme des vols des compagnies aériennes, mais aussi de l’assouplissement des conditions d’entrée en Nouvelle-Calédonie pour les voyageurs".
L’année 2022 va être la plus difficile
Julie Laronde, directrice de Nouvelle-Calédonie Tourisme
Certains prestataires ont néanmoins "tiré leur épingle du jeu grâce à une clientèle locale captive", souligne la directrice de Nouvelle-Calédonie Tourisme. En revanche pour les professionnels positionnés sur le tourisme international et les croisières, la situation est "plus compliquée même si certains ont réussi à survivre tant bien que mal grâce aux aides publiques ou en se réinventant". Mais selon Julie Laronde, "l’année 2022 va être la plus difficile. C’est une année de transition avec la fin des aides publiques et le remboursement des prêts".
Vers un tourisme plus responsable ?
Après la crise du Covid-19, les comportements et les habitudes de consommation ont changé. Les modèles doivent donc changer ou évoluer, assure Julie Laronde pour avoir "un tourisme plus résilient, plus durable et plus qualitatif". Une tendance mondiale qui doit tendre vers de nouveaux paradigmes, "avant le Covid on se basait sur le nombre de touristes qui arrivaient en Nouvelle-Calédonie ou ailleurs, maintenant il faut davantage analyser la durée moyenne des séjours et surtout les recettes générées pour les destinations touristiques", explique-t-elle. Les touristes aspirent désormais à "plus de détente, au ressourcement. Le besoin également de fuir un climat anxiogène et de se retrouver avec soi-même mais aussi avec ses proches et d’être dans des lieux protégés loin du tourisme de masse".
Relance touristique
Après deux ans d’épidémie, Nouvelle-Calédonie Tourisme s’est engagée à poursuivre la relance touristique. La structure a d’abord remobilisé les acteurs locaux en leur redonnant confiance et en les formant aux nouvelles attentes de la clientèle internationale. L’autre axe important est de reconstruire l’attractivité de la destination et reconquérir les flux touristiques perdus avec des campagnes de vente. "Les marchés australien et néo-zélandais restent notre priorité. Il y a une carte à jouer car dans une reprise post-Covid, les gens privilégient des destinations de proximité", explique Julie Laronde.
Singapour : une opportunité touristique
Inaugurée le 1er juillet dernier, la ligne Nouméa-Singapour est synonyme pour la Nouvelle-Calédonie d’ouverture de nouveaux marchés économiques et touristiques, "on va se concentrer sur Singapour qui représente 7 millions d’habitants. Les expatriés représentent 40% de la population dont une communauté française très importante que l’on peut cibler". Autre objectif pour Nouvelle-Calédonie Tourisme : travailler sur les marchés d’Asie du Sud-Est.
Un retour des croisières, mais pas maintenant
Les acteurs de la filière ont été réunis en mai dernier, assure Julie Laronde. "La concertation est toujours en cours pour avoir un message commun à délivrer aux compagnies de croisière". Il faut également selon la directrice de Nouvelle-Calédonie Tourisme "évaluer les conditions de reprise et le degré d’acceptation sociale des populations". Reste à trouver un équilibre entre urgence économique et reprise "sereine, concertée et acceptée par tous les acteurs, qui s’inscrit dans un schéma de développement durable".
Entretien complet avec Sheïma Riahi à retrouver ici.