La SLN se dit vivement inquiète pour son avenir

La direction de la SLN a insisté, vendredi, sur la situation critique de la société. Et sur deux enjeux d’avenir : trouver du cash d'ici la fin de l'année, et obtenir une autorisation d'export qui implique de toucher au Code minier de la Nouvelle-Calédonie. Explications, et analyse plus globale.
La SLN va mal : c’est en substance le message adressé à la presse vendredi matin par son directeur général. Colin McGibbon a rappelé les dix milliards CFP de pertes enregistrées l’an dernier, et dessiné un second semestre 2020 qui s’annonce également difficile. 
 

À la fin de ce premier semestre, nous avons fait des progrès sur notre plan d'export. Par contre, nous sommes frappés de plein fouet par la crise, et la crise du Covid qui fait durer une situation compliquée en termes de finances. 
- Colin McGibbon, DG de la SLN

 

Le spectre de la faillite

Rappelons que l'Etat et Eramet, maison-mère de la SLN, ont déjà consenti environ 63 milliards CFP de prêt. Une trésorerie qui serait utilisée d'ici la fin de l'année. A court-terme, pour éviter que la société ne déclenche une mesure préventive pouvant aller jusqu'à la mise en faillite, elle doit trouver du cash auprès de ses actionnaires. C'est-à-dire la STCPI (la Société territoriale calédonienne de participation industrielle) et Nisshin steel, par des emprunts ou par une recapitalisation.
 

On a besoin d'avoir l'engagement des actionnaires, c'est quelque chose qui se discute aujourd'hui. Si je n'ai pas d'éclaircissement sur les financements, d'ici peu, je serai dans l'obligation d'enclencher une procédure préventive.

 

Le délicat sujet du minerai exporté

Quoiqu'il en soit, Eramet ne devrait plus mettre la main à la poche. Egalement à court-terme, et au plus vite, la SLN veut obtenir l'autorisation d'exporter deux millions de tonnes de minerai qui incluent du minerai issu du massif de Tiébaghi. Cela implique de faire sauter un verrou au niveau du Code minier, et le sujet est hautement sensible.  
 

Les axes de travail, c'est d'augmenter notre export [à] six millions de tonnes. Nous avons les demandes d'export qui sont en cours d'autorisation. Et puis nous avons besoin d'avoir une visibilité du prix de l'énergie futur, qui nous permettra de pérenniser le site de Doniambo, surtout les fours de transformation. En interne, nous mettons tout en œuvre pour augmenter notre cadence.

 

Piliers

Colin McGibbon qui souligne l'importance des trois piliers prévus par le fameux plan de sauvegarde de la SLN : les exportations, mais aussi la productivité et le coût de l'énergie.
Ses explications au micro de Dave Waheo-Hnasson, Nathan Poaouteta et Carawiane Carawiane : 
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L'analyse plus globale d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel :
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