La cinquantaine de membres de la Case des artistes dans la tourmente

Comme Steeve Houane, intervenant artistique, une cinquantaine d’artistes se trouve en difficulté.
La cinquantaine d’artistes adhérents de la Case des artistes sont en situation précaire. Avec la fermeture de cette structure, au 31 décembre, suite à des problèmes financiers, ils ont été licenciés. Ils font part de leurs difficultés financières.

Retour à la case départ pour une cinquantaine d’artistes. Crée en 2012, avec un système de portage salarial pour les artistes calédoniens, la Case des artistes a fermé le 31 décembre. Ses membres ont donc été licenciés et se trouvent en grandes difficultés financières.

Steeve Houane est intervenant artistique dans l’art vivant, notamment auprès des enfants, comme ici dans ce centre aéré de Dumbéa. Il bénéficiait du portage salarial de la case des artistes. Il versait ses cachets à la structure, qui, en contrepartie, les redistribuait sous forme de salaires. Avec la fermeture de la Case des artistes, Steeve retrouve un statut précaire, qu’il a déjà connu dans le passé.

Des intervenants parfois payés un an après leurs interventions

"Là, je reprends mon boulot. Mais certaines fois dans l’administration, il faut 72 jours avant d’être payé, trois mois ou six, voir neuf mois ou un même un an. Des fois, nous ne sommes payés que quand ils font les bilans de fin d’année. Cela veut dire qu’on va recommencer les galères de travailler sans jamais avoir d’argent", explique-t-il.

Tyssia et Juliana étaient toutes les deux adhérentes de la Case des artistes. Juliana est danseuse-interprète. Elle intervient notamment en milieu scolaire. Avec la crise sanitaire, elle a eu du mal à travailler régulièrement en 2021. Avec la fin du portage salarial, sa situation sociale s’est encore dégradée.

Avoir des fiches de salaire et pouvoir cotiser pour sa retraite

"La case s’occupait de la partie administrative, de la partie comptabilité. Ce qui était également une bonne chose, c’est que les cachets étaient convertis en heures. Ce qui nous permettait d’avoir des fiches de salaire et de pouvoir cotiser pour nos retraites, notre chômage, si à un moment donné notre activité était dans de grandes périodes creuses, et d’autres bénéfices sociaux dans ce genre-là", détaille Juliana, qui est également professeure et chorégraphe.

Tyssia fait partie des personnes qui se battent depuis longtemps pour un statut des artistes. Pour elle, la disparition de la Case des artistes est un retour en arrière. "C’est surtout un outil qui est né, il y a quelques années, et qui n’avait pas encore fini d’évoluer. Aujourd’hui, elle a été menacée et fermée", rappelle l’auteure, compositrice et interprète.

Je trouve que c’est un peu dommage, parce que c’est faire naître quelque chose qui mérite d’être accompagné. C’est comme un enfant, on ne peut pas l’abandonner.

Tyssia, auteure, compositrice et interprète

Selon les membres du conseil d’administration de la Case des artistes, le gouvernement a proposé qu’une autre structure reprenne la gestion du portage salarial. Nous n’avons toutefois pas réussi à joindre le gouvernement, pour en savoir davantage.

Retrouvez le reportage de Brigitte Whaap et Christian Favennec :

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