Vale Nouvelle-Calédonie : le point sur les négociations suscite les réactions

L'usine du Sud début 2020.
Les discussions exclusives pour reprendre l'usine du Sud et le gisement de Goro sont prolongées d'un mois et demi, entre le groupe Vale et l'Australien New Century Resources. En Nouvelle-Calédonie, coutumiers, institutions ou partis ont déjà réagi. 

L'Instance coutumière «refuse» ce choix...

A peine Vale NC annonçait-elle la poursuite des négociations avec l'éventuel repreneur australien, que l’«Ican» diffusait un communiqué. L’Instance coutumière autochtone de négociation entend représenter les chefferies du pays drubea-kapumë, le Conseil coutumier drubea-kapumë et le comité Rhéébu Nùù. «A la lecture des dernières infos diffusées par Vale NC», l'Ican «constate la volonté de M. Beurrier de passer en force et de confier à la junior New Century Resources la cession de l'usine du Sud et du massif minier de Goro»
 

…et renvoie vers la SMSP

L'instance coutumière réitère ses doutes sur la «capacité technologique et financière» du possible repreneur «à reprendre le gigantesque projet de l'usine du Sud». Elle «refuse» ce choix, demande à Vale «d'ouvrir la discussion» sur l'offre SMSP-Posco, mais appelle les salariés et syndicats à «poursuivre leur activité dans les conditions habituelles de façon à préserver l'outil de production».

 

Même écho coutumier ou politique

La démarche des coutumiers drubea-kapumë est soutenue par leurs pairs de l'aire Hoot Ma Whaap, font savoir ceux-ci dans un autre communiqué. Même opposition à cette cession et même soutien à l'offre calédonienne du côté du Parti travailliste, par exemple (à retrouver ici). Le dirigeant de Vale Nouvelle-Calédonie a pourtant été très clair ce mardi, l'offre locale «n'a pas été retenue»

 

La province Sud «salue ces avancées décisives»…

Plus tard dans la journée, réaction de la province Sud, qui «salue la poursuite des négociations engagées entre Vale NC et New Century Resources». Selon l'institution, «le positionnement de l’entreprise, conforme à la nouvelle stratégie industrielle amorcée et l’avancée des discussions sur le maintien des emplois et sur les garanties environnementales, laissent entrevoir un avenir soutenable et possible dans un contexte économique pourtant difficile»
 

…et se réjouit pour Lucy

«L’annonce du lancement du projet Lucy 2.0 aussitôt la transition actionnariale complétée constitue par ailleurs un atout évident, qui permet d’offrir aux salariés, aux populations et aux parties prenantes du projet, un souffle nouveau, une visibilité sur l’avenir et des perspectives de développement», ajoute le communiqué de la province. Laquelle assure qu'elle restera vigilante pour la suite de l'opération.

 

L'Avenir en confiance se félicite de «cette perspective positive»

Dans le même registre, l'Avenir en confiance se félicite «de l'avancée des négociations», une «perspective positive pour les milliers de familles directement ou indirectement impactées». Et que «le montage final de ce projet de reprise fasse l'objet d'un travail approfondi et d'un examen consciencieux». Selon AEC, «la perspective de disposer d'un outil industriel plus simple et orienté vers le marché porteur des batteries électriques constitue à l'évidence un atout pour toute la Nouvelle-Calédonie».

 

L'Etat «étudie le maintien» de ses engagements...

Par le biais du haut-commissariat, «l’État prend acte des engagements des repreneurs pour leur contribution, permettant de garantir la pérennité du site et le développement du Grand sud». Il «prend note également des engagements des repreneurs pour une réalisation rapide et intégrale du projet Lucy. Dans ce cadre, l’Etat étudie, au profit du repreneur, le maintien des engagements pris vis-à-vis de Vale NC».
 

…et se veut «vigilant»

Et de rappeler son soutien en 2016 à Vale NC en lui accordant un prêt de 24 milliards FCFP et sa garantie à hauteur de 26 milliards. «Dans le même état d’esprit», conclut le haussariat, «l’Etat restera vigilant sur le respect des engagements pris, en termes d’activité économique, d’emploi local et de respect des normes environnementales».