"Le secteur du nickel est en grande difficulté. Le seul qui peut nous aider à sortir de cette situation, c’est l’Etat", répète Virginie Ruffenach. L'État, "qui a mis en place un groupe de travail rassemblant les présidents de provinces, du gouvernement, les parlementaires ou encore les industriels. Il a pour objectif de trouver des solutions pour sauver le secteur", "central pour l’emploi des Calédoniens", rappelle la présidente du groupe Le Rassemblement au Congrès. Elle était l'invitée de la matinale de NC la 1ère, ce mercredi.
Dans ce contexte, elle "trouve complètement contreproductif qu’en parallèle, à Nouméa, nous continuions à avoir un groupe de travail sur le nickel et la fiscalité minière. Parce qu’avant de savoir quelle fiscalité minière on met en place, il faut sauver les industriels. C’est tout l’enjeu du groupe de travail de l'État, qui se réunit en ce moment à Paris avec différents ministres."
S’il n’y a plus d’industriels, ils ne payeront pas d’impôts, ça c’est certain.
Virginie Ruffenach
Dans un courrier envoyé mardi soir, Virginie Ruffenach demande la suspension du groupe calédonien. Mais également un moratoire sur la réflexion autour de la fiscalité minière. Elle est actuellement à Paris, où elle participe aux discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Les délégations devraient officiellement rencontrer Elisabeth Borne, Premier ministre, ce mercredi.
"Pas le choix"
En trilatéral ? "Nous voyons bien que les indépendantistes jouent la montre", lance-t-elle. "Nous avons dit à l’Etat qu’il n’y a pas de choix. Soit les indépendantistes entrent dans le processus qu’ils ont eux-mêmes signé, c'est-à-dire qu’à l’issue du processus des Accords de Nouméa, tout le monde se met autour de la table et nous construisons l’avenir des Calédoniens. Soit l’Etat avance unilatéralement. Qu’il s’agisse du dégel du corps électoral ou de la révision de nos institutions, c’est une nécessité absolue, une nécessité politique et juridique, ce n’est pas option. Ce n’est pas une victoire des non-indépendantistes."
Sortir de cette séquence parisienne sans rien de concret serait un échec pour le gouvernement.
Virginie Ruffenach
Pour elle, "nous devons sortir de cette séquence parisienne avec des choses très concrètes, sinon ce serait un échec, un échec pour le gouvernement également alors que le troisième référendum s’est tenu il y a vingt mois".
"L’État a gelé unilatéralement le corps électoral. Nous lui demandons de le dégeler", insiste-t-elle. Elle estime que "l’Etat est tout à fait en capacité d’organiser tout début 2024 une réforme constitutionnelle". Avec ou sans accord.