La Première ministre s'exprimera à 15H45 depuis Matignon devant les partisans de l'indépendance et ceux du maintien dans la République française de ce territoire du Pacifique sud. Tout l'enjeu est d'arriver, à l'issue de ce discours, à réunir autour de la même table ces parties prenantes, qui n'ont pas échangé sur l'avenir institutionnel de l'archipel depuis près de deux ans.
Réuni mardi dernier en bureau politique, le Front de libération kanak socialiste (FLNKS) a réaffirmé la ligne arrêtée lors d'un congrès populaire tenu en août 2022 : son refus de participer à des réunions trilatérales, au profit de négociations bilatérales avec l'État.
Pour l'heure, l'exécutif n'a pas réussi à lever ces blocages, alors que le président Macron s'est rendu fin juillet sur le Caillou, que le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin s'y est déplacé à trois reprises et que les Calédoniens ont été invités par deux fois, en octobre 2022 et avril 2023, à Paris.
"Pour ceux qui n'étaient pas là, j'ai personnellement été blessé par leur absence", avait d'ailleurs regretté le chef de l'État le 26 juillet depuis Nouméa, alors que l'invitation présidentielle avait été déclinée par plusieurs figures indépendantistes. Ces dernières contestent notamment le résultat du dernier des trois référendums (2018, 2020, 2021) sur l'indépendance organisée selon les accords de Nouméa : celui-ci s'était soldé par une nouvelle victoire du "non" mais avait été massivement boycotté par les soutiens de l'indépendance.
Lors de cette même visite en juillet, M. Macron avait confirmé le souhait de l'État de procéder à une réforme constitutionnelle début 2024, ne laissant plus que quelques mois aux parties prenantes pour s'entendre.
Mercredi, Mme Borne s'exprimera également devant les membres d'un groupe de travail sur le nickel, une filière ultra-stratégique pour la Nouvelle-Calédonie, mais en grande difficulté. Ces acteurs avaient rendez-vous dès ce lundi à Bercy pour des discussions techniques. Les échanges se poursuivront au ministère de l'Intérieur et des Outre-mer et au ministère de l'Économie jusqu'au 8 septembre, a précisé Matignon.