C’est ce lundi 24 juillet que le président de la République, Emmanuel Macron, atterrit en Calédonie pour une visite éclair de deux jours. Une visite qui nourrit des attentes de la part des élus calédoniens comme de la population. Virginie Ruffenach a fait état de celles de son parti lors du JT de NC la 1ère ce dimanche soir. "Nous attendons une visite solennelle, d’engagement, qui permette à la Nouvelle-Calédonie de renouer avec l’ambition, indique-t-elle. Voilà 19 mois que nous avons voté pour la dernière consultation de l’Accord de Nouméa, le ministre, Gérald Darmanin, n’a pas ménagé sa peine. Aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie a rendez-vous avec la France. La France avec la Nouvelle-Calédonie. Nous attendons de l’engagement et des perspectives dans le cadre de cette visite."
Pour pouvoir renouer avec l’ambition calédonienne, elle espère que le pays rompe avec la division. Entre partisans de la France et entre loyalistes et indépendantistes. "On a une nécessité de travailler ensemble. J’espère que la venue du président sera l’occasion de rassembler les forces vives."
"Donner de nouvelles perspectives"
Selon Virginie Ruffenach, plusieurs thématiques sont primordiales pour l'avenir. C’est le cas du dégel du corps électoral. "Pour nous, ce n’est pas une option mais une obligation juridique, morale et politique car on a une exclusion sur la place publique de 42 000 de nos compatriotes, argumente-t-elle. J’espère que le président de la République nous emmènera sur la révision des institutions, qui sont à bout de souffle. Et ce, de façon à donner de nouvelles perspectives, à redéfinir des institutions demain, à partir de ce qui est construit, qui soient plus efficaces et rendent plus service aux Calédoniens." Elle "pense qu’un travail de l’État est fait" sur le corps électoral.
Quant à la question de la durée de résidence fixée pour accéder au droit de vote, elle continue de diviser. "Est-ce qu’on va arrêter, avec ce corps électoral, de diviser les familles calédoniennes, s'exclame-t-elle. C’est avant tout un sujet humain pour rassembler les Calédoniens".
Une participation forfaitaire sur les médicaments
Virginie Ruffenach revient sur le vœu déposé au Congrès, par le Rassemblement-LR et les Loyalistes, dans le but de mieux maîtriser les dépenses de santé. Une des mesures énoncées consiste à mettre en place une participation forfaitaire sur les médicaments pour faire des économies. "Une personne, qui arrive en pharmacie et paie 300 francs une boîte de Doliprane, continuera de la payer à ce prix. Si notre proposition est mise en œuvre, une personne qui est remboursée à 100% et qui paie zéro franc sur une boîte aura un minimum de 100 F à débourser. C’est une participation forfaitaire. On n’augmente pas de 100 francs le prix des médicaments. Do Kamo préconisait ça."
Selon Virginie Ruffenach, le vœu formulé permettrait, dans sa globalité, de réaliser des milliards d’économies. Et ce, grâce notamment à d'autres mesures, dont la mise en œuvre d’un nouveau système informatique pour la Cafat.
Faire un bilan de l'Accord de Nouméa
Interrogée par un internaute sur la possibilité de considérer l’Accord de Nouméa comme un socle, Virginie Ruffenach estime qu’ "il y a un bilan à faire sur ce qui fonctionne et sur ce qui ne fonctionne pas". Avant de poursuivre : "il y a un problème du côté du fonctionnement du gouvernement tel qu’il est aujourd’hui. On a des provinces qui tentent de mettre en place leur système et leurs orientations. L’argent investi de la part de l’Etat n’a pas contribué à ce que la Calédonie soit émancipée. Il faut changer notre donne économique, notre donne fiscale (...) Il y a de grandes oubliées : les communes. Donner de l’importance aux provinces et aux communes permettra à la Calédonie de rebondir"."
Questionnée également sur ses propositions concernant la sécurité routière, elle fait savoir que son enseignement en classe de troisième permettrait aux élèves d’avoir déjà le code avant de passer, plus tard, le permis. "Ce sera examiné en commission le 28 juillet, précise-t-elle. J’espère que ce sujet prioritaire en Calédonie sera rapidement traité au Congrès."