Il y a 11 jours, le samedi 14 décembre, le cyclone Chido frappait de plein fouet l’île de Mayotte. Des milliers de sinistrés, des blessés et 35 morts recensés pour l’heure, l’île et sa population ont été gravement touchés.
De nombreuses habitations et structures ont été endommagées, détruites pour beaucoup, les cultures ont été ravagées et les infrastructures telles que les réseaux d’eau, d’électricité et de communications ont été en grande partie endommagées.
La Réunion "hub" logistique
Au lendemain de ce cataclysme, la solidarité s’est organisée. Celle des habitants eux-mêmes, celle de la diaspora mahoraise et celle des Réunionnais, mais surtout celle de l’Etat. Dès le dimanche 15 décembre, une réponse logistique a été apportée, en faisant de La Réunion un "hub" permettant la mise en place de ponts aériens et maritimes vers Mayotte.
Des moyens humains ont d’abord été transportés. Des personnels de la sécurité civile, des médicaux, des sapeurs-pompiers, des policiers, des gendarmes, des agents d’EDF ou encore des fonctionnaires, au total près de 2 000 personnes sont parties prêter main forte.
Eau embouteillée, denrées alimentaires, matériels et moyens humains ont été acheminés quotidiennement. Distributeurs, industriels, associations, collectivités et particuliers ont apporté leur concours pour permettre ces envois.
3 000 tonnes de vivres et de matériels
A ce jour, près de 3 000 tonnes de vivres et de matériels ont été envoyés à Mayotte, dont 2 158 tonnes de nourriture et d’eau.
Le pont aérien a permis le transport de 29 tonnes de denrées alimentaires non-périssables, comme du riz, des boîtes de conserve ou de la farine, et 113 tonnes d’eau.
Le pont maritime a acheminé 252 tonnes de denrées alimentaires et 1 764 tonnes d’eau. 800 tonnes d’équipements pour les maisons, tels que des bâches et autres matériaux, ont aussi pu être envoyés pour permettre la mise à l’abri de la population, ainsi que des vêtements, du matériel médical et d’hygiène ou encore des groupes électrogènes.
Des denrées et des matériels devraient aussi être envoyés de l’Hexagone. La Réunion pourra alors reconstituer ses stocks stratégiques nécessaires en prévision d’autres événements. Le département se trouve également en saison cyclonique et devra faire face à ses propres besoins si un tel phénomène le concernait, rappellent les autorités.
Le défi des distributions alimentaires à la population
Autant de vivres et de matériels qu’il a fallu, et qu’il faut encore, non sans mal distribuer. Le ravitaillement peine à atteindre tous les villages, et tous les habitants de Mayotte.
Des envois et des distributions qui devront se poursuivre dans le temps pour permettre aux Mahorais de survivre et de reconstruire leur île.
Rétablir les réseaux
A l’urgence alimentaire pour garantir la survie des Mahorais, s’ajoute le difficile rétablissement des réseaux. Des tours d’eau ont été établis dans tous les villages de Mayotte, désormais alimentés par la SMAE, indique la préfecture de l’île.
L’électricité a été rétablie pour 35 % des Mahorais, soit 17 664 foyers. Les travaux sur ce réseau, qui a subi de très importants dégâts, demanderont eux aussi du temps. Enfin, près de 50 % de la population ont de nouveau accès au réseau de communication.