Onze patients dialysés à l'hôpital de Souillac sont décédés. Mercredi soir, une femme de 55 ans, admise en soins intensifs a rendu son dernier souffle. La polémique enfle, la colère des familles et de leurs proches est contenue par les circonstances. Ils exigent une enquête indépendante.
Une Mauricienne de 55 ans est décédée de la Covid à l'hôpital de Souillac. Cette femme souffrait d'insuffisance rénale. Cette patiente avait été dialysée dans cet établissement hospitalier. Elle est la onzième victime dialysée en moins d'un mois à succomber du virus. Le service de dialyse de l'établissement a été officiellement reconnu comme étant un cluster. Cet état de fait est à l'origine de la colère des Mauriciens, proches et simples témoins de cette tragédie. Ils expriment leur ressentiment sur les réseaux sociaux et exigent une enquête indépendante écrit L'Express de Maurice.
Le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, tente de minimiser la responsabilité de l'Etat dans cette tragédie qui touche les dialysés de l'hôpital de Souillac. La fatalité serait consécutive aux comorbidités dues à l'état de santé des insuffisants rénaux.
Pourquoi le service de dialyse n'a pas été fermé ?
Ce drame est le sujet sensible du moment à l'île Maurice. Les erreurs médicales sont à la une de l'actualité depuis le début du mois. Une partie du personnel soignant du service de dialyse aurait contracté le virus et l'aurait transmis, selon les familles des victimes.
L'opposition a interrogé le ministre de la Santé sur l'arrêt de la campagne de vaccination pour les personnes souffrant de comorbidités. Était-il possible de transférer les dialysés vers d'autres hôpitaux quand l'on a constaté que ce service était un cluster ? Fallait-il fermer le service de dialyse de Souillac ? Quelle a été l'incidence du confinement strict de ces malades à l'hôtel Tamassa ? Pourquoi demander aux familles qui veulent rester près de leurs proches à l'hôtel de payer 32 ou 54 000 roupies (600 à 1 100 €) ? Une majorité de Mauriciens souhaitent une enquête indépendante sur ces tragédies.
La mort des dialysés, le décès de Prishtee nouveau-né mettent l'exécutif dans une position délicate. Depuis un an, la gestion de la crise sanitaire révèle des dysfonctionnements graves. Les naufrages, la mort de trois marins d'un remorqueur, la marée noire, le chômage de masse, l'affaire Kistnen affectent le vivre-ensemble de l'île sœur.