L’ambition est plus que louable : se débarrasser de tout plastique à usage unique en Nouvelle-Calédonie. Votée en janvier 2019, la loi du pays n°2019-2 du 21 janvier 2019 relative à l’interdiction de mise sur le marché de divers produits en matières plastiques se déploie depuis trois ans, étape par étape. Avec des succès mais aussi beaucoup de difficultés.
Des imperfections
Parmi les dispositions de la loi, l’interdiction du sac en plastique à usage unique, le fameux pochon, pas si simple à éradiquer du quotidien, plus encore quand on profite des failles. L’interdiction s’applique aux sacs de moins de 50 microns, "donc on a vu des sacs en plastique plus épais arriver", observe Philippe Blaise. "Et puis on a autorisé les sacs dits biosourcés mais pas biosourcés intégralement, donc ce n’est pas intégralement écologique."
Des succès aussi
Néanmoins, la loi a permis des premières avancées sur le territoire. "Cette loi a eu le mérite de faire disparaître les pailles, les petites cuillères en plastique, il y a eu un changement des mentalités." Et le vice-président veut aller plus loin en lançant une étude sur l’interdiction des bouteilles en plastique. "L’étude soulève pas mal de questions sur la faisabilité économique. En théorie c’est possible mais on essaie de trouver un équilibre entre ambitions écologiques et respect de l’entreprise privée." L’ambition serait a minima d’interdire les plus petits formats de bouteille en plastique tandis que, en parallèle, un texte est passé pour imposer le recyclage de tous les emballages alimentaires en plastique. Reste à mettre en œuvre la filière de récupération puis de retraitement.
Report souhaité
Dernière étape annoncée, celle de la suppression des préemballages alimentaires. Jambon, glaces, bonbons… de nombreux produits locaux devraient, dans deux semaines, troquer le plastique contre… autre chose. Mais la solution technologique, aujourd’hui, n’existe pas, plaident les producteurs. Et Philippe Blaise d'abonder dans leur sens : “Je pense qu’il faut que l’on propose une révision de cette loi de pays au Congrès parce qu’elle est inapplicable en l’état“.
Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.