VIDÉO. Charles Washetine, porte-parole du Palika : "On considère que la gestion du dossier calédonien est totalement calamiteuse"

Charles Washetine invité politique du JT ©nouvellecaledonie
Neuf jours après l’appel du Palika à modérer les propos politiques, Charles Washetine, porte-parole du Parti de libération kanak, était l'invité du dimanche au journal télévisé de NC la 1ère. Il a évoqué le contexte, tendu, en pleine mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle destinée à élargir le corps électoral en Nouvelle-Calédonie.

Cette année, les commémorations des drames de 1988 et 1989 à Ouvéa revêtent une dimension particulière. La Cellule de coordination des actions de terrain a par exemple choisi de manifester devant les gendarmeries le jour anniversaire de l'assaut sur la grotte de Gossanah, conclusion sanglante de la prise d'otages à la brigade de Fayaoué.

"Le compte à rebours a commencé"

Une mobilisation qui s'inscrit dans l'opposition active à la réforme constitutionnelle visant à dégeler le corps électoral pour les provinciales. "Le compte à rebours a commencé", a déclaré Charles Washetine, invité du journal télévisé, dimanche 5 mai. Le porte-parole du Palika faisait référence à l'examen du projet de loi prévu le 13 mai, à l'Assemblée nationale. Il a évoqué un nouveau courrier adressé par les indépendantistes au chef de l'État, "pour que ce texte soit totalement retiré".

Pour nous, la discussion doit être privilégiée. C'est d'abord le dialogue et la discussion qui nous ont permis de sortir de la période pré-accords.

Charles Washetine, porte-parole du Palika

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Quel rôle a la CCAT ? "C'est une organisation qui existe à côté des responsables qui continuent à discuter", a répondu Charles Washetine. Ceci dit, "on a appelé, évidemment, à se mobiliser parce qu'on considère que l'État reste sourd", a aussi dit l'invité, qualifiant la gestion actuelle du dossier calédonien à Paris de "totalement calamiteuse".

Il faut continuer les discussions et dans le même temps, on demande la suspension de l'examen de ce texte. Son retrait, purement et simplement.

Charles Washetine

Appel à responsabilité

"On dit attention", a-t-il poursuivi. "Si rien n'est fait d'ici le 13 mai, on peut arriver à des situations irréversibles. On sait ce qu'il s'est passé notamment en 1987 avec le boycott du statut Pons, avec tout ce que cela a entraîné. On dit simplement, il y a une responsabilité de l'État." Mais pas que de l'État. Neuf jours plus tôt, le Parti de libération kanak lançait un appel "à la vigilance et au discernement".

Il pointait en effet une forme de radicalisation aussi bien dans les discours prononcés par certains élus non-indépendantistes, que dans les paroles véhiculées lors de mobilisations indépendantistes, autour du pacte nickel et du corps électoral.

Dans l'attente d'une mission de dialogue 

Concernant les discussions entre partenaires calédoniens, le Palika estime, en quelque sorte, être allé au bout de ce qui est possible, selon Charles Washetine. "L'organisation institutionnelle est un sujet sur lequel on considère qu'on ne peut plus avancer avec les acteurs locaux", a-t-il dit sur notre plateau. "Sur la question du corps électoral aussi, on pense qu'on est arrivé au bout. C'est pour ça qu'on demande une mission de dialogue." A propos de cette mission, il a évoqué une possible réponse dans la semaine.

Il faut qu'on se donne les moyens pour éviter que ce qui est dit par les réseaux sociaux finisse par trouver des voies de sortie qui compliquent encore plus les situations du pays.

Charles Washetine